'A Compound Fenced Off From the Rest of the World': Motherhood as the Stripping of One's Self in Rachel Cusk's A Life's Work - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Études britanniques contemporaines - Revue de la Société dʼétudes anglaises contemporaines Année : 2016

'A Compound Fenced Off From the Rest of the World': Motherhood as the Stripping of One's Self in Rachel Cusk's A Life's Work

« Un bunker coupé du reste du monde » : la maternité comme dépossession de soi dans A Life’s Work de Rachel Cusk

Alice Braun

Résumé

Society and the media would have us believe that giving birth to a child and the first months of motherhood are the happiest moments in a woman’s life. In a controversial memoir about the birth of her first child, entitled A Life’s Work, Rachel Cusk shattered the myth of the blissful mother and the idyllic relationship with her first child, which attracted a lot of resentment from readers and reviewers, especially mothers. ‘I was only being honest’, she replied in a Guardian article in which she tried to make sense of all the hostile reviews which were published when her book came out. The outpour of vitriol, it seems to her, was a reaction to her betrayal of a well-kept secret: young mothers are not as happy as we would like to believe they are. Cusk’s memoir is an intensely personal account of an experience all mothers have shared, but which is almost never represented in literature: the young mother is stripped of her social self and enslaved to the survival of her baby, whose existence is at this stage in her life limited to bare life. The mother then, finds herself imprisoned in ‘a compound fenced off from the rest of the world’, with other mothers, midwives, doctors and social workers as her jailers, in a totalitarian world ruled by the ideology of parenting books. The mother needs to let go of her social self, of her ‘qualified political life’ to quote Agamben, and accept to reduce her activities to the bare necessities of her child’s wellbeing in the concentration camp that her own house has become. In this paper, I would like to show that by resorting mainly to images of imprisonment and authoritarianism, Cusk is tackling the representation of motherhood as the stripping of one’s social self and thus offers her readers a provocative reflection on the great unthought of literature: motherhood.
La société et les médias voudraient nous persuader que la naissance et les premiers mois d’un enfant sont les plus beaux moments de la vie d’une femme. Dans un mémoire controversé sur la naissance de son premier enfant, intitulé A Life’s Work, Rachel Cusk a brisé le mythe de la mère comblée et de la relation idyllique avec son premier enfant, ce qui lui a valu beaucoup de ressentiment de la part des lecteurs et des critiques, et en particulier chez les mères. ‘J’ai juste voulu être honnête’ a-t-elle répondu dans un article pour le Guardian dans lequel elle a tenté de comprendre pourquoi son livre avait attiré autant de critiques hostiles à sa sortie. Cette frénésie critique, d’après elle, était une réaction à ce qui a été perçu comme la trahison d’un secret bien gardé : les jeunes mères ne sont pas aussi heureuses qu’on voudrait le croire. Le mémoire de Cusk est le récit profondément personnel d’une expérience que toutes les mères ont partagé, mais qui n’est pourtant quasiment jamais représentée dans la littérature : la jeune mère est dépossédée de son soi social et devient esclave de la survie de son bébé, dont l’existence est à ce stade de sa vie, limitée à la vie nue. Sa mère se retrouve ainsi emprisonnée dans un ‘bunker coupé du reste du monde’, dont les geôliers sont les autres mères, les sages-femmes, les méde-cins et autres assistantes sociales, dans un monde totalitaire régi par l’idéologie des ouvrages sur l’éducation des enfants. La mère est obligée de se défaire de son soi social, de sa ‘vie politiquement qualifiée’, pour citer Abamben, et doit accepter de réduire ses activités au strict minimum dans le souci du bien-être de son enfant au sein du camp de concentration qu’est devenu son foyer. Dans cet article, je souhaite démontrer que, en ayant recours essentiellement à des images d’emprisonnement et d’autoritarisme, Cusk propose une représentation de la maternité comme dépossession sociale de soi et offre à ses lecteurs une réflexion déroutante sur l’un des grands impensés de la littérature, la maternité.
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hal-01656829 , version 1 (07-12-2017)

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Citer

Alice Braun. 'A Compound Fenced Off From the Rest of the World': Motherhood as the Stripping of One's Self in Rachel Cusk's A Life's Work. Études britanniques contemporaines - Revue de la Société dʼétudes anglaises contemporaines, 2016, Bare Lives/Virginia Woolf: Becoming Photographic, 53, ⟨10.4000/ebc.3802⟩. ⟨hal-01656829⟩
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