La question des implications politiques du Capital de Marx a nourri de nombreuses controverses. Elle a conduit certains à opposer la politique de Marx à son øeuvre scientifique, d'autres à opposer la force subversive des premières versions de la critique de l'économie politique, notamment des Grundrissse, à ce qui ce qui constituait pour Marx la version aboutie de cette entreprise, à savoir les trois volumes du Capital. Deux stratégies, non exclusives l'une de l'autre, sont envisageables pour défendre le Capital contre ces objections~: la première fait ressortir la manière dont Marx y décrit la lutte des classes, la seconde met en lumière la présence de la résistance ouvrière. C'est cette seconde stratégie qui est mise en øeuvre dans cet article qui examine et déconstruit les interprétations suivant lesquelles Marx aurait montré comment le capitalisme brise toute résistance et ainsi exclut toute initiative révolutionnaire du prolétariat., The issue of the political implications of Marx's Capital is highly controversial. It has led some authors to contrast Marx's politics with his scientific contribution, whereas other authors have contrasted the political radicalism of the first versions of the critique of political economy, notably in the Grundrisse, with its final version, namely the three volumes of Capital. There are two possible strategies, that are complementary, to reply to such criticisms raised against Marx's Capital: the first one focuses on the role played by class struggles in the book, the second on the passages devoted to worker resistance. This article follows the second strategy. It analyses and deconstructs interpretations according to which Marx would have shown that capitalism breaks down all resistance and precludes all possibility of revolutionary action of the proletariat.