Avec le développement de la culture médiatique, la littérature pour la jeunesse est de plus en plus liée à d'autres modèles de consommation de la fiction. Outre les emprunts à la culture cinématographique ou télévisuelle, elle a ainsi tenté de reprendre des univers de fiction constitués dans des sphères culturelles qui laissent une place plus problématique à la narration, celles des jeux et des jouets, adaptés sous forme de romans, à l'instar de la série de Barbie, publiée par l'éditeur Hemma. Ces novellisations posent des problèmes spécifiques pour qui s'intéresse à la constitution de leur univers de fiction. En effet, là où les autres adaptations (celles de séries télévisées, films cinématographiques ou bandes dessinées) se contentent d'adapter suivant d'autres codes une intrigue déterminée, les novellisations de jeux et de jouets s'attaquent à des objets dont la dimension narrative reste latente, puisqu'elle est constituée en grande partie par l'activité de l'enfant ou de l'adolescent jouant. A partir de la notion de " panoplie narrative ", nous tenterons de montrer que les relations qui s'établissent dans ces œuvres entre les pratiques du jeu et celles du récit peuvent ainsi servir de point de départ à une réflexion sur les liens entretenus entre ces différentes modalités de la fiction.