Par sa production, l'ampleur de sa diffusion et les rythmes nouveaux qu'il impose, l'essor du journal au XIXe siècle tend à modifier profondément l'ensemble des activités et des représentations du monde, projetées dans une culture, voire dans une " civilisation " de la périodicité et du flux médiatique. Cette inscription du pays dans un cadre désormais régi par le principe de l'écriture et de la lecture périodiques constitue une mutation anthropologique majeure, aux sources de notre modernité " médiatique ". Cet ouvrage collectif (trois équipes de recherche, plus de 60 contributeurs) vise à prendre la mesure des effets du journal sur la marche de la société, et propose de parler de "civilisation du journal" au même titre que Lucien Fevbre parlait de " civilisation du livre ".