Comprendre les risques d’enclosure des communs de la connaissance
Résumé
Cet article vise à discuter la thèse de l'historien canadien Allan Greer pour lequel la notion d'enclosure, forgée pour rendre compte du phénomène de privatisation des terres et de démantèlement des Communs survenu à partir du 12ème siècle en Angleterre, ne saurait être utilisé en lien avec les ressources informationnelles. L'extension croissante de la propriété intellectuelle depuis le 19ème siècle a pourtant pu être qualifiée de "second mouvement des enclosures" par le juriste américain James Boyles et le terme d'enclosure est fréquemment utilisé pour dénoncer les menaces qui pèsent sur des ressources considérées comme des biens communs informationnels (logiciels libre, domaine public, Internet, etc). En s'appuyant sur les éléments de la théorie des Communs dégagées notamment par Elinor Ostrom, lauréate du prix Nobel d'Economie en 2009, l'article s'attache à montrer que l'on peut adéquatement décrire les remises en question des communs immatériels comme des "enclosures informationnelles". Ce rapprochement n'est pas seulement métaphorique, car il permet de comprendre la logique d'accaparement de ressources essentielles.
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