Le singe, le gène et le neurone.
Résumé
Qui n'a jamais lu ou entendu que l'être humain est un "singe nu" ? Que l'agressivité, c'est dans les gènes ? L'intelligence, une affaire de neurones ? La vie amoureuse, une histoire d'hormones ? Ces quarante dernières années ont vu se multiplier ce type de discours "biologisant", au sein de quantité de livres et d'articles s'appuyant sur la renommée de savants médiatiques tels Jacques Monod, Henri Laborit, Jean-Pierre Changeux, Jean-Didier Vincent, Boris Cyrulnik... Les principaux porte-parole, les relais culturels, de ces discours souvent contradictoires méritaient une analyse qui aille au-delà de l'habituelle évocation des progrès de la science. C'est ce que propose cet ouvrage. Derrière l'accession du gène et du neurone au rang d'icônes culturelles, derrière l'appel pressant qui retentit de toutes parts à changer nos grilles de lecture afin de mieux comprendre le monde qui nous entoure se profilent certaines mutations profondes de la vie intellectuelle survenues en France depuis le début des années 1970, sur fond de reflux des pensées critiques et de retour en grâce des philosophies du "sujet".