Mise en jeu, mise en je de l'Autre
Résumé
Le plaisir que procure Sette opere di misericordia (G. et M. De Serio, 2011) est de ceux qui bousculent et donnent ensuite à penser. Il porte la réflexion du spectateur sur la figure de l'Autre : l'étranger, le clandestin, le malade, l'enfant, celui que son état ou son statut tiennent aux marges de la société – laquelle se définit, justement, à la mesure de ce qu'elle exclut. La « miséricorde » dont il est ici question est l'objet d'un parcours apparemment paradoxal, dont les « oeuvres » sont illustrées par des actes qui sont, à première vue, aux antipodes des valeurs chrétiennes. Premier long métrage des frères De Serio, Sette opere di misericordia est un grand film d'initiation, en même temps qu'une belle leçon de cinéma, qui s'inscrit dans une haute tradition.