Des révoltes sociales aux élections
Résumé
Les révoltes sociales de 2005, tour à tour qualifiées de proto, supra ou post-politiques 1 ont témoigné d'un véritable enjeu de reconnaissance de groupes marginalisés. Pour certains acteurs, elles ont représenté un moment de prise de conscience, interrogeant notamment la question de la citoyenneté et de la représentation politique. Après les révoltes, plusieurs collectifs et organisations se sont engagés dans une campagne pour l'inscription sur les listes électorales, qui n'a pas été sans effets sur la mobilisation électorale lors des présidentielles de 2007, puis localement ont présenté des candidats lors de différentes échéances électorales. De différentes façons, et parfois dans des perspectives divergentes, ces collectifs et réseaux ont exprimé une aspiration à la citoyenneté, à la reconnaissance et à la représentation politique des habitants des quartiers populaires et/ou des minorités visibles.Marie-Hélène Bacqué et Anne D'Orazio discutent ici les effets électoraux potentiels des révoltes de 2005 à partir d'une analyse centrée sur le département de la Seine-Saint-Denis.