Recension de K. Corrigan & E. Glazov-Corrigan, Plato’s Dialectic at Play, Argument, Structure and Myth in the Symposium, The Pennsylvania State University Press, University Park, 2006
Résumé
Cet essai propose une nouvelle interprétation du Banquet en se fondant sur une hypothèse plus radicale qu’originale. Leurs auteurs considèrent en effet, en s’inspirant des analyses de M. Bakthine sur le dialogue socratique (p. 197-203), que le Banquet est le premier « roman », dont la signification philosophique est indissociable de la structure ambiguë qui préside à sa composition : du prologue d’Apollodore, qui éloigne de trois degrés la narration du banquet, jusqu’à l’arrivée « tragique » d’Alcibiade, en passant par la succession « polyphonique » des éloges d’Éros à laquelle le dialogue entre Socrate et Diotime met un terme. La thèse centrale de cet ouvrage est donc qu’il est nécessaire de mettre en perspective ce qui pourrait passer pour le cœur de la pensée de Platon sur Éros, le dialogue entre Socrate et Diotime. La dialectique se découvre donc dans le jeu de frottements et d’échos entre chacun des discours, dans un récit dont la signature auctoriale a disparu.