Recension de Cooper, J., Knowledge, Nature, and the Good, Essays on Ancient Philosophy, Princeton, Princeton University Press, 2005
Résumé
Après avoir regroupé dans Reason and Emotion (Princeton University Press, 1998) différents articles portant sur la psychologie morale ancienne, de Platon aux philosophes de la période hellénistique, J. Cooper collectionne dans ce nouvel opus treize articles publiés depuis 1970, sur trois objets : le savoir, la nature, le bien. L’ouvrage abandonne le classement selon le critère de la période des auteurs analysés, de Platon à Marc-Aurèle, et lui préfère le regroupement thématique ; on peut douter à première vue du sens et de l’unité d’une telle entreprise, à moins de considérer que le but de l’ouvrage est de faciliter l’accès à des articles majeurs sur différents sujets. Cependant, l’intérêt méthodologique de la collection est double : il s’agit d’une part de diversifier les approches des textes anciens, tantôt en analysant un passage précis, tantôt en comparant différentes traditions interprétatives sur une position donnée, tantôt en privilégiant une approche plus contemporaine des textes anciens afin de dégager leur spécificité relativement à nos propres concepts ; d’autre part, on isole aisément un fil directeur pour ces treize chapitres, à savoir la manière dont la « rationalité » doit être envisagée dans le monde grec, aussi bien en questionnant sa mise en œuvre dans la métaphysique et dans l’épistémologie, mais aussi sa confrontation avec la philosophie naturelle (exclusivement chez Aristote cependant), et son articulation avec l’éthique et la politique.