La face obscure de la clairvoyance. Petite histoire des machines à mesurer l'aura - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahiers d'anthropologie sociale Année : 2018

The hidden side of clairvoyance. Machines to measure the aura

La face obscure de la clairvoyance. Petite histoire des machines à mesurer l'aura

Résumé

At the crossroads of psychic sciences, physics and medicine, the detection of auras has been the subject of many experiments since the end of the 19th century. This key component of clairvoyance among theosophists seems to have undergone a revival at the beginning of the 21st century in a completely different context, as a large number of devices to measure “bioenergies” and magnetic fields appeared, giving birth to a therapeutic market of “aura reading”. In the meantime, the invisible seems to have changed radically in consistency. It is now riddled with waves of all kinds and radioactivity has emerged as a mainstream paradigm to read our relationship to the environment. The notion of aura is now commonly applied in various “energy” rebalancing therapies (geopathy, geobiology, etc.) that aim to act, beyond people, on the components of the environment and to build viable environments. Is it the sign of a new vital sensitivity or the constitution of a peculiar hallucinatory pact, linking humans, machines and the environment? The complexity of the issues raised by these detection practices beyond the limits of optics will be addressed here from a case in particular, that of an Indian engineer who worked for more than thirty years at the Department of Atomic Energy. In the 1990s, this engineer developed a device he named Universal Aura Scanner, an improved version of a dowsing device he had designed, the Hydro Scanner, to identify aquifer zones. The Universal Scanner was intended to measure the “auric” frequencies, the emanations of any object (living or inanimate) and their magnetic interactions. His research, he said, went far beyond that of the Russian engineer Semyon Kirlian on electro-photography (dating back to the late 1930s) and would have far greater ecological consequences, as it would be possible for anyone to measure the energy transfers that surround us and thus to detect what is happening in the lower layers (or higher spheres) of reality.
Au croisement des sciences psychiques, de la physique et de la médecine, la vision « aurique » a fait l’objet d’expérimentations et de débats depuis la fin du xixe. Si cette course à la clairvoyance n’a jamais vraiment cessé, elle a même subi un curieux rebond au début du xxie, alors qu’un grand nombre d’appareils à mesurer « bioénergies » et champs magnétiques apparurent, donnant naissance à un véritable marché thérapeutique de l’« aura reading », aussi bien aux États-Unis, en Russie qu’en Inde. Dans ce laps de temps, l’invisible semble avoir changé radicalement de consistance, désormais criblé d’ondes de toutes sortes. Alors que la radioactivité s’est imposée comme un véritable paradigme pour lire le rapport des hommes à leur milieu, la notion d’aura se retrouve couramment appliquée et repensée dans des thérapies diverses de rééquilibrage « énergétique » (géopathie, géobiologie, etc.). La complexité des enjeux soulevés par ces expérimentations aux frontières de l’optique sera abordée ici à partir d’un cas en particulier, celui d’un ingénieur indien qui travailla pendant plus de trente ans au département d’Énergie atomique. Cet ingénieur mit au point dans les années 1990 un appareil qu’il nomma Universal Aura Scanner, version améliorée d’un appareil de radiesthésie qu’il avait conçu, le Hydro Scanner, afin de repérer les zones aquifères. Le Scanner Universel devait permettre de mesurer soi-même les fréquences « auriques », les émanations de tout objet (vivant ou inanimé) et leurs interactions magnétiques. Ses recherches, disait-il, allaient bien plus loin que celles de l’ingénieur russe Semyon Kirlian sur l’électro-photographie (datant de la fin des années 1930) et auraient des conséquences écologiques bien plus importantes, dans la mesure où il serait possible à n’importe qui de mesurer par soi-même les transferts d’énergie et de détecter ainsi ce qui se passe dans les basses couches (ou les hautes sphères) du réel.
Fichier principal
Vignette du fichier
La face obscure de la clairvoyance Grimaud (1).pdf (939.31 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Accord explicite pour ce dépôt

Dates et versions

hal-02491295 , version 1 (05-01-2021)

Identifiants

Citer

Emmanuel Grimaud. La face obscure de la clairvoyance. Petite histoire des machines à mesurer l'aura. Cahiers d'anthropologie sociale, 2018, 17, pp. 152-176. ⟨10.3917/cas.017.0152⟩. ⟨hal-02491295⟩
227 Consultations
302 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More