Capter, transformer, mentir, agir
Résumé
Les quatre verbes du titre témoignent de différents cadres théoriques – que d’aucuns pourraient juger inconciliables – qui ont accompagné chacune de mes enquêtes. Partant d’une conception de la démarche cinématographique qui conjugue documentation et création, j’ai été amené à m’intéresser à la singularité du savoir issu de la rencontre entre filmant et filmés – au « mensonge » heuristique qu’elle provoque, selon une acception du terme que j’emprunte à Jean Rouch – et à la spécificité agissante de l’acte filmique en ethnographie. L’engagement somatique propre à l’utilisation d’une caméra étant progressivement devenu le principal aiguillon de ma pratique, je propose au final de considérer que le travail de l’ethnographe-cinéaste, à l’instar de celui des personnes qu’il filme, est principalement guidé par les contraintes et les potentialités de la matière première avec laquelle il entre nécessairement en dialogue.
Domaines
Anthropologie sociale et ethnologie
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte