L’influence des non-résidents sur la création monétaire dans la zone euro - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Bulletin de la Banque de France Année : 2007

L’influence des non-résidents sur la création monétaire dans la zone euro

Michel Boutillier
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1077752
Dominique Nivat
  • Fonction : Auteur
Vichett Oung
  • Fonction : Auteur

Résumé

Même si l’évolution de la masse monétaire de la zone euro (M3) résulte avant tout de facteurs internes, l’influence des non-résidents sur cet agrégat est loin d’être négligeable. Dans une économie ouverte comme celle de la zone euro, les échanges réels et surtout financiers avec l’extérieur sont susceptibles de faire varier amplement les encaisses des agents résidents détenteurs de monnaie. À la fin du troisième trimestre 2007, le taux de croissance annuel de M3 s’établissait à 11,3 %, en hausse de 2,8 points par rapport à la fin du troisième trimestre 2006. L’examen des contreparties de la masse monétaire montre que la vigueur de la progression des crédits bancaires au secteur privé résident explique l’essentiel de la croissance de M3 depuis deux ans. Toutefois, le renforcement de la croissance de la masse monétaire entre octobre 2006 et septembre 2007 est également imputable à l’accroissement des créances nettes des banques sur l’extérieur (i.e. la contrepartie extérieure), dont une partie seulement reflète les transactions entre les agents non financiers résidents et les non-résidents. À cet égard, la présentation monétaire de la balance des paiements confirme que le gonflement des entrées de capitaux liées aux achats par les non-résidents de titres de la zone euro a significativement contribué, à partir de septembre 2006, à l’accroissement de la contrepartie extérieure et, ce faisant, à l’accélération de l’agrégat M3. Cet effet a toutefois été atténué car une partie des titres acquis par les non-résidents ont été émis ou cédés par les banques résidentes qui ont ainsi accru leurs ressources à long terme ou réduit leurs portefeuilles de titres (publics en particulier) : dans un cas comme dans l’autre, les acquisitions des non-résidents n’ont donc pas eu d’incidence sur la croissance de M3 en raison de l’interdépendance des contreparties de la masse monétaire. Au total, la contrepartie extérieure explique près de la moitié du renforcement de la croissance monétaire observé entre octobre 2006 et septembre 2007, le reste tenant aux facteurs internes traditionnels.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02946100 , version 1 (22-09-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02946100 , version 1

Citer

Michel Boutillier, Dominique Nivat, Vichett Oung. L’influence des non-résidents sur la création monétaire dans la zone euro. Bulletin de la Banque de France, 2007, pp.69-76. ⟨hal-02946100⟩
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