Un terroir agricole gaulois et gallo-romain sur le plateau de Caux Saint-Riquier-Es-Plains : et quelques témoins de l'histoire récente : Le Golf, Saint-Riquier-ès-Plains et Ocqueville, (Seine-Maritime) : rapport de fouille, 3 vol. (908 p.) : 222 fig.,159 pl., couv. ill. en coul. ; 30 cm + 1 plan - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2018

Un terroir agricole gaulois et gallo-romain sur le plateau de Caux Saint-Riquier-Es-Plains : et quelques témoins de l'histoire récente : Le Golf, Saint-Riquier-ès-Plains et Ocqueville, (Seine-Maritime) : rapport de fouille, 3 vol. (908 p.) : 222 fig.,159 pl., couv. ill. en coul. ; 30 cm + 1 plan

Résumé

Les opérations archéologiques réalisées en 2015 et 2016 à Saint-Riquier-ès-Plains et Ocqueville (76) s’inscrivent dans le projet d’aménagement d’un vaste terrain de golf (75 ha) mené par la Communauté de Communes de la Côte d’Albâtre. Ces parcelles s’étendent sur le plateau fertile et les versants dominant à l’est la vallée de la Durdent, à quelques kilomètres du littoral. Les occupations humaines mises en évidence sur ces parcelles s’inscrivent dans une échelle de temps de près de 6000 ans et témoignent d’une longue tradition agricole. Les premières traces humaines dans l’emprise remontent à l’époque néolithique et sont connues exclusivement grâce à des découvertes mobilières dans des structures postérieures ou dans des épandages plus ou moins diffus, sans association avec des structures en creux. La première occupation permanente, un habitat en espace ouvert, est attribuable au premier âge du Fer et à La Tène ancienne. Probablement dès le milieu du 2e siècle avant notre ère, plusieurs établissements clos contigus sont installés sur ces parcelles, dont certaines jusqu’alors vierges de toute trace humaine structurée. Ils s’étirent sur une bande longue de 500 m et s’insèrent dans un paysage agraire étendu, structuré par des fossés parcellaires. Le découpage spatial se poursuit au-delà des zones d’étude, plaidant pour une maîtrise foncière et une mise en exploitation intensive des terres agricoles du plateau. Parmi les aménagements majeurs, se détache un enclos de forme trapézoïdale, remanié au fil de son existence. Au sein de cette aire close, on dénombre près de deux cents structures en creux dont certaines désignent des petits bâtiments en bois et en terre et d’autres des fosses à combustion résultant d’une pratique foyère soutenue. L’occupation laténienne s’étend au-delà de cet enclos, jusqu’à l’emprise de fouille septentrionale qui a livré un enclos contemporain. Dans ce secteur de fouille prédominent toutefois les vestiges gallo-romains, datés du règne d’Auguste au début du 3e siècle. Ils désignent un établissement composé d’un vaste quadrilatère dans lequel s’inscrivent notamment quelques bâtiments construits en matériaux périssables et un bâtiment maçonné. D’autres aménagements, à vocation agraire et funéraire, se développent en dehors de cette zone de fouille, vers l’est et le sud-est. Vingt-cinq tombes laténiennes et gallo-romaines témoignent de la pratique de l’incinération. Elles sont disséminées en périphérie des enclos et illustrent les modes funéraires en usage dans ce secteur de la civitas des Calètes. La plupart d’entre elles renferment des dépôts modestes qui se composent d’un amas osseux partiel déposé soit en pleine terre, soit dans un grand pot à cuire recouvert par une assiette. Dans un cas, l’urne correspond à un récipient en plomb renvoyant à une pratique funéraire caractéristique de la frange ouest du Pays de Caux. Certaines tombes livrent des objets personnels dont certains apportent un éclairage significatif sur le statut social des habitants gallo-romains. Un atelier métallurgique, spécialisé dans l’épuration des masses de fer brut, constitue l’unique témoin d’une activité humaine sur le site entre la fin du 4e siècle et le premier tiers du 6e. Il s’écarte radicalement des pôles d’occupation antérieurs et s’approche du hameau de Veauville, comme les installations médiévales postérieures qui correspondent surtout à une série de fossés linéaires (réseau parcellaire, aménagements viaires et délimitation de deux enceintes fossoyées). Le mobilier plaide pour une occupation potentiellement continue depuis l’époque carolingienne jusqu’au début de la période moderne. À partir de la période moderne, l’espace agraire est remodelé et un secteur est spécialement réservé au stockage et au séchage des gerbes. Enfin, cette fouille a également permis d’aborder l’histoire récente, à travers des vestiges mobiliers et immobiliers datés de la Seconde Guerre mondiale. En périphérie d’importantes installations militaires (terrain d’aviation et camp de transit américain), l’emprise du golf a révélé toutes sortes d’aménagements se rapportant aux forces armées allemandes et puis américaines. Mais ces aménagements militaires n’occultent pas la longue vocation agro-pastorale des lieux qui remonte au moins au second âge du Fer et s’est maintenue avec peu d’interruptions jusqu’à nos jours.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03095242 , version 1 (04-01-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03095242 , version 1

Citer

Dagmar Lukas, Claire Beurion, Philippe Lorquet, Thibault Cardon, Lénaïg Féret, et al.. Un terroir agricole gaulois et gallo-romain sur le plateau de Caux Saint-Riquier-Es-Plains : et quelques témoins de l'histoire récente : Le Golf, Saint-Riquier-ès-Plains et Ocqueville, (Seine-Maritime) : rapport de fouille, 3 vol. (908 p.) : 222 fig.,159 pl., couv. ill. en coul. ; 30 cm + 1 plan. [Rapport de recherche] Inrap Grand-Ouest; SRA Normandie. 2018. ⟨hal-03095242⟩
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