Proust’s Ruskin: From Illustration to Illumination - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahiers Victoriens et Edouardiens Année : 2020

Proust’s Ruskin: From Illustration to Illumination

Le Ruskin de Proust : de l’illustration à l’illumination

Emily Eells

Résumé

This article focuses on Proust’s response to the visual component of Ruskin’s works, highlighting how the Ruskinian dialectic of word and image gave impetus to Proust’s Recherche du temps perdu. It borrows terms from Ruskin’s works to define their aesthetic relationship: that of ‘incrustation’, meaning both the way Venetian architects covered brick walls with marble and the way they decorated walls with precious stones, is applied here to define Ruskinian intertextuality in Proust’s text, as it involves both textual layering and the use of quotation as ornamentation. Ruskin’s concept of ‘reciprocal interference’ is adopted to designate intermediality and to suggest that Proust not only borrowed from Ruskin’s text but enriched it through his translation and annotation of it. Although his translations did not reproduce the original illustrations, his two-part article on Ruskin in the Gazette des Beaux Arts (April and August 1900) included reproductions of Giotto’s ‘Charity’ and Ruskin’s drawing of the sculpted figure from the façade of Rouen cathedral. These two figures are likened to ‘noble grotesques’ here, as they correspond to Ruskin’s definition of an allegorical figure conveying an inexpressible truth through symbolism. My argument here is that Proust appropriated those two illustrations and transformed them into illuminations, in the sense that Ruskin gave to that term in Modern Painters.
Cet article examine comment la dialectique ruskinienne du mot et de l’image sous-tend l’œuvre de Proust. Les rapports esthétiques qui lient les deux auteurs sont définis ici en empruntant des termes de Ruskin, à commencer par celui d’« incrustation » qui désigne la façon dont les architectes vénitiens couvraient de marbre les murs de brique ou les décoraient de pierres précieuses. Ici le terme se réfère à l’intertextualité ruskinienne dans les écrits de Proust et implique la superposition d’un texte à un autre mais aussi l’ornementation par la citation. Le concept ruskinien d’« interférence réciproque » s’applique dans cet article à l’intermédialité, mais il est également utilisé pour suggérer que Proust n’a pas seulement soustrait des éléments du texte de Ruskin, il l’a également enrichi en le traduisant et en l’annotant. Bien que ses traductions ne reproduisent pas les illustrations originales, son article sur Ruskin paru en deux parties dans la Gazette des Beaux Arts (avril et août 1900) comprend une reproduction de la Charité de Giotto et le dessin que fit Ruskin de la petite figure sur la façade de la cathédrale de Rouen. Ces deux figures sont identifiées aux « grotesques nobles », car elles correspondent à la définition que fait Ruskin de la figure allégorique qui représente une vérité inexprimable à l’aide du symbolisme. Cet article étudie comment Proust s’est approprié ces deux illustrations en les transformant en illuminations, dans le sens que Ruskin donne à ce terme dans Peintres modernes.
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hal-03119789 , version 1 (25-01-2021)

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Citer

Emily Eells. Proust’s Ruskin: From Illustration to Illumination. Cahiers Victoriens et Edouardiens, 2020, Mediating Ruskin/Colloque SFEVE, Pau, 8-9 février 2019, 91, ⟨10.4000/cve.6886⟩. ⟨hal-03119789⟩
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