Forcer le destin à la verticale
Résumé
Alain Robert est né le 7 août 1962 à Digoin, en Saône-et-Loire. Il est marié et père de trois enfants. Il passe son enfance à Valence. C'est à cette époque qu'en regardant le film La neige en deuil il découvre que des hommes cherchent à gravir des montagnes en se jouant de la verticalité et du vide. C'est une révélation et la confirmation des valeurs de courage et de bravoure qui ont bercé ses jeux de petit garçon. Initié à l'escalade par les scouts, il va bientôt s'entraîner sur les falaises des environs de Valence avec un copain guère plus aguerri que lui. Ensemble, ils affinent sur le tas les rudiments appris dans les camps scouts. Il devient vite un bon grimpeur. Il gravit quelques-unes des faces les plus difficiles des gorges du Verdon et des Alpes (face nord des Droites, traversée des arêtes de l'Oisans). Mais en 1982, à dix-neuf ans, deux accidents le stoppent dans son élan. Le second, en septembre, est très grave. Il fait une chute de quinze mètres sur une dalle en calcaire et se retrouve cinq jours dans le coma avec des fractures multiples (crâne, nez, poignets, coude, bassin et talons) et un problème d'oreille interne (vertige). Le pronostic des médecins est formel : il ne pourra plus jamais grimper. La Sécurité sociale le considère comme invalide à 60 % et lui propose une indemnité COTOREP (Commission technique d'orientation et de reclassement professionnel) pour son handicap. Il refuse et va s'ingénier à montrer aux médecins qu'ils ont tort. Deux ans après, il escalade à nouveau les falaises et dépasse les performances qui étaient les siennes avant l'accident. En 1988, il s'engage plus radicalement encore dans l'escalade en solo, sans corde ni artifice, qu'il pratique déjà depuis 1977. Il grimpe d'abord encordé pour repérer les gestes et les prises, puis, après quelques essais, se lance sans matériel. Il s'impose progressivement comme le plus grand spécialiste du solo intégral en falaise. Il gravit alors une quinzaine de voies de niveau 8 (le plus haut degré de difficulté). Il réalise par exemple en octobre 1996 l'escalade à mains nues de « Pol Pot » dans les gorges du Verdon, une voie extrême qu'ouvrit et gravit encordé Patrick Edlinger ; ou encore celle du « Rêve de papillon » et de « La nuit du cauchemar » sur les falaises du Buoux, l'enchaînement de « L'abominafreux » et de « L'abominable homme des doigts » près de Cornas. Patrick Edlinger lui remet le prix de la Performance sportive au Festival de Janssens en 1991. En 1993, il reçoit le prix du Comité international olympique pour la performance d'un athlète. La même année, il établit un nouveau record du monde de la difficulté en escalade solo. Cette reconnaissance sportive lui permet d'être remarqué par la société italienne d'horlogerie Sector, qui concentre son action de sponsoring sur les sports de l'extrême 1. Elle lui propose de faire un documentaire dans lequel il doit grimper un gratte-ciel à mains nues. L'année 1994 marque un nouveau tournant dans sa vie. Il escalade sa première tour à Chicago. Ce sont ses débuts de grimpeur urbain qui vont le faire connaître du grand public. Ses ascensions illégales le conduisent plusieurs fois en prison. Il enchaîne les immeubles aux quatre coins de la planète et devient pour les médias Spiderman, l'homme-araignée 2. À partir de cette date, il devient professionnel et se spécialise dans l'escalade urbaine. En une dizaine d'années, Alain Robert a gravi plus de quatre-vingts gratte-ciel et grands monuments à travers la planète dont les plus hautes tours du monde à plus de 400 mètres de haut (les Petronas twin towers à Kuala Lumpur en 1997, la Sears tower à Chicago et Tapei 101 à Taipei en 2004).
Domaines
Anthropologie sociale et ethnologieOrigine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
---|