Le risque suicidaire en population étudiante en France. Etude comparative et facteurs de risques spécifiques - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2021

Le risque suicidaire en population étudiante en France. Etude comparative et facteurs de risques spécifiques

Résumé

[Background] La population étudiante fait face à des problématiques spécifiques, comme le stress lié à leurs études, la précarité en l’absence d’aides familiales et/ou sociales et le harcèlement qui peuvent engendrer un ensemble de difficultés, altérer la santé mentale et mener au suicide. Cela dit, comparativement au reste des 18-24 ans, les étudiant.e.s forment également une population davantage issue de milieux sociaux privilégiés et sont entourés d’un réseau social plus dense pouvant les "préserver" du risque suicidaire. Dans cet article, nous mesurons l’effet du statut d’étudiant sur le risque suicidaire chez les 18-24 ans et nous analysons les déterminants sociaux du risque suicidaire en population étudiante. [Méthode] Nous avons étudié la population des 18 à 24 ans à partir des enquêtes Baromètres Santé 2010 (N=952 étudiant.e.s et 1965 non-étudiant.e.s), 2014 (627 et 1111) et 2017 (1164 et 1265). Nous avons considéré la présence de pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, la présence d’une ou plusieurs tentatives de suicide au cours de la vie, leur combinaison formant le risque suicidaire et la détresse psychologique. Nous avons évalué l’évolution de ces indicateurs entre 2010 et 2017 en population étudiante et non-étudiante ainsi que les différences entre ces deux populations. A partir de l’enquête 2017, nous avons investigué l’effet de l’origine sociale, de la précarité financière et résidentielle et de différentes formes de violences sur le risque suicidaire en population étudiante. [Résultats] Les résultats montrent une augmentation du risque suicidaire et une dégradation de la santé mentale des jeunes qu’il soient ou non étudiant.e.s et entre 2010 et 2017. Nos résultats montrent également qu’une fois contrôlés par les différences de caractéristiques socio-démographiques, le statut d’étudiant.e a un effet légèrement protecteur sur le risque suicidaire. Nous montrons également le rôle que les étudiants dont le chef de ménage est le plus éloignés de l’emploi, de la précarité financière et des violences sexuelles pour les femmes et physiques pour les hommes influe sur le risque suicidaire en population étudiante. [Conclusion] Les résultats montrent que le risque suicidaire des jeunes étant sortis du système éducatif est plus important qu’en population étudiante. Cependant, si les différences d’intensité de risque sont significatives entre la population étudiante et non-étudiante, les différences de niveaux absolus restent limitées. En raison de son hétérogénéité, la population étudiante ne peut être considérer comme étant à l’abri du risque suicidaire. L'association du risque suicidaire avec la précarité financière et les violences impose.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-03479412 , version 1 (17-01-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03479412 , version 1

Citer

Aristide Boulch, Léa Boutonnet, Cheikhou Oumar Cisse, Clara Girault, Aurélien Dasré, et al.. Le risque suicidaire en population étudiante en France. Etude comparative et facteurs de risques spécifiques. Semaine Data-SHS, Plateforme universitaire de données de Nanterre; MSH Mondes, Dec 2021, Nanterre, France. ⟨hal-03479412⟩
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