L'éthique, lorsqu'elle répond aux questions urgentes que posent les nouvelles technologies, le fait parfois en sapant ses propres fondements. L'analyse du cadre au sein duquel sont pensées la question des véhicules autonomes et celle des biais algorithmiques donne à voir un écrasement du raisonnement éthique sur la rationalité technique. Or, il est possible de réarmer la discussion normative de tels dispositifs en allant puiser dans certaines traditions de philosophie de la technique, qui proposent de comprendre cette dernière comme un ensemble d'institutions médiatrices de l'activité humaine et des valeurs qu'elle engage.