Nombreux sont les travaux de recherches qui ont été réalisés sur les problèmes de santé vus en tant que phénomènes sociaux à résoudre ou faits sociaux en les considérant comme des problèmes humains qui impactent de façon significative sur le fonctionnement social du souffrant et celui de ses proches. Toutefois, bien qu’en mettant en évidence que le mode de soin pour chaque cas de maladie soit déterminé par des facteurs socioéconomiques et socioculturels, le choix de parcours de soin dans les sociétés offrant plusieurs alternatives de prise en charges n’a jamais été étudié en profondeur. Le prendre soin est presqu’exclusivement apprécié sous un angle clinique. Pourtant, en tant qu’acte humain, cet acte a aussi une signification sociale. Autrement dit, choisir un parcours de soin équivaut à entreprendre une action sociale dans le sens qu’il y a un ensemble de logiques sociales qui amènent l’individu souffrant et ses proches à opter pour un mode de prise en charge plutôt qu’un autre. Dans cet article nous allons porter nos réflexions sur le choix de parcours de soin en santé mentale qui sera particulièrement abordé en tant fait social et action sociale en nous appuyant sur les théories de l’action sociale développées dans les champs de la psychologie sociale, de la sociologie de l’action et l’anthropologie de la santé. Au final nous allons tenter d’expliquer les modes de rationalisation sous-jacents au choix de mode prise en charge des troubles psychiques comme des manières de définition de soi.