Moments de rupture dans une dynamique collective via une mutation d’une dynamique individuelle.
Abstract
Nous avons eu la chance d’acquérir une expérience de tiers externe,
psychosociologue et psychanalyste sans divan (en référence à Paul-Claude
Racamier), auprès d’équipes au travail fondées sur un principe de coopération et de
rotation des places et des responsabilités.
Nous avons accompagné de telles équipes sur de longues durées. Cet engagement
de notre part nous a conduit à observer trois types de moments de rupture du
consensus entre leurs membres :
- suite à l’expression de l’aspiration d’un de leurs membres à de nouvelles
responsabilités, jusque-là assurées par un seul autre membre ayant une antériorité,
- suite à la poussée chez un membre d’un désir bien légitime, non-assumé et
non-élaboré de s’occuper de sa propre vie au lieu de continuer à se vouer
exclusivement à celles des autres,
- enfin, l’aspiration chez un autre à être le « khalife » à la place du « khalife »
en ne devant rien à personne, autrement-dit : en ayant besoin d’effacer sinon
éliminer les prédécesseurs.
Eu égard au temps imparti, nous donnerons, bien succinctement, trois récits
cliniques, puis nous exposerons la nécessité dans laquelle nous nous sommes trouvé
d’introduire des aménagements au dispositif de travail pour en préparer le
traitement et le dépassement, ce qui fait référence à la malléabilité de l’objet ou
du cadre et de l’analyste en filiation avec les travaux de Donald Woods Winnicott.