Quand le fengshui des entreprises s’invite au temple
Résumé
Through the character of Qin Shuanglong, a geomancer (fengshui shi) who specializes in divining for commercial companies, this article considers the temple (miaozi) as an alternative scope for studying the religious question in China. As a regular patron of a local temple in the Mount Qingcheng township (Sichuan, China), Qin Shuanglong presents himself as someone who is familiar with the rules of a place inhabited by gods and the nuns in charge of its proper use. By encouraging his clients to make large donations to temples, he also places himself as an intermediary between entrepreneurs and gods who could help them to "get rich" (facai). By drawing a portrait of this specialist and analyzing the way he presents himself within temple grounds, we will highlight the ways in which he navigates between different langages and how he himself elaborates an original conception of asceticism.
À travers la figure de Qin Shuanglong, un géomancien (fengshui shi) spécialisé dans la divination pour les entreprises, cet article propose de considérer l’espace du temple (miaozi) comme un prisme alternatif pour l’étude du religieux en Chine. Habitué assidu d’un temple du bourg du Mont Qingcheng (Sichuan, Chine), Qin Shuanglong se présente comme quelqu’un qui connaît les règles d’un lieu où habitent des divinités et des moniales taoïstes qui en ont la charge. En incitant ses clients à faire des donations importantes à des temples, il se place aussi comme un intermédiaire entre des entrepreneurs et les dieux qui pourraient les aider à « faire fortune » (facai). En dressant le portrait de ce spécialiste et en analysant la manière dont il se donne à voir au temple, nous mettrons en lumière les manières dont il navigue entre différents langages, et comment il élabore une conception originale de l’ascèse.
