Éloquence, glottophobie et imaginaires des langues : Porter quelles voix, parler quelles langues ?
Résumé
Eloquence, the association between fine voice and rhetoric which supposedly provide evidence of good speaking skills, have become current trends. In our present context, which promotes the reform of the BAC, the French high school program, the “Great oral exam” somehow allows for the projection of students as future public orators. Even if we may find reason to rejoice in the fact that speaking skills are being brought to the fore in a model of school where teaching usually only addresses seated bodies, with few opportunities to make their voices heard, we can also try to analyze this surge of interest in competitions, whose procedures and models for teaching methods should call for further definition. While situations associated to glotophobia, which lead to territorial discrimination in connection with the place of residence, designate neighborhoods, social or cultural origins, we can legitimately question the models proposed by such methodologies which claim to provide “the keys to liberate speech”. Building on an artistic practice (bilingual French / Portuguese actress and director) as an approach to language teaching, our research will discuss the use of new pedagogies in foreign language teaching (the language of the other) that question common learning procedures by bringing together bilingualism, theater practice and teaching. Case studies connected to the notion of “accent” – in the sense of specific and individual articulations of speakers –, in the context of courses and workshops, will allow us to put into perspective different projects that should share the same goal: to make it possible to express oneself at ease in public in one or more languages.
L’éloquence, la belle voix associée à la rhétorique censée constituer le bien parler sont des sujets devenus à la mode. Le contexte est favorable à la réforme du BAC, prévoyant un « Grand oral » qui pressentirait les élèves comme de futurs tribuns. Si l’on peut se réjouir de cet appel de l’oral dans une école où l’enseignement a coutume de s’adresser à des corps assis, peu conviés à la prise de parole, on peut aussi tenter d’analyser cet engouement accompagné de concours, dont il convient de définir les procédés et les modèles choisis pour la méthode enseignée. Alors même que les situations de glottophobie, qui conduisent à une discrimination territoriale en lien avec le lieu de résidence, désignent des quartiers, des origines sociales ou culturelles, on peut légitimement interroger les modèles préconisés par ces méthodologies présentées comme donnant « les clés pour libérer la parole ». Mettant à profit une pratique artistique (comédienne et metteur en scène bilingue français/portugais) pour l’enseignement des langues, nous évoquerons une recherche en quête de nouvelles pédagogies d’enseignement des langues étrangères (la langue de l’autre) qui questionne les formes habituelles d’apprentissage et met en relation bilinguisme, pratique du théâtre et enseignement. A partir d’une analyse de cas et d’exemples autour de la notion « d’accent » – au sens d’articulations spécifiques et individuelles des locuteurs –, dans le cadre de cours et d’ateliers, nous mettrons en perspective des projets qui devraient avoir le même objectif : permettre de s’exprimer aisément en public dans une ou plusieurs langues.
Domaines
Sciences de l'Homme et Société
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