Le réfugié, une catégorie au carrefour des discours juridique et politique
Abstract
Le 20 août 2015, quelques jours avant que la photographie du petit corps d'Aylan Kurdi n'ébranle une partie du monde, la chaîne Al-Jazira déclarait qu'elle utiliserait dorénavant le terme réfugié en lieu et place de migrant trop négativement connoté (voir *la polémique migrant/réfugié). En creux, ce que proposait le média qatari, en appelant les étrangers en migration réfugiés, c'est de les considérer tous comme légitimes. Mais au lieu de déplacer les hiérarchies autour de nouvelles lignes, pourquoi ne pas les interroger en tant que telles ? Pourquoi faut-il transformer les migrants en réfugiés pour les rendre légitime ? Quel sens donner à ces hiérarchies ? Pourquoi mourir de faim serait-il plus grave que mourir en prison ? Pourquoi la violence politique serait-elle plus grave que la violence économique et pourquoi l'absence de liberté politique plus grave que l'absence d'horizon socio-économique ?
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