Palissades et plumes de canard. Matérialité de l'écrit dans les récits d'esclaves africains-américains (1845-1861) - Université Paris Nanterre
Article Dans Une Revue Revue d’histoire du XIXe siècle Année : 2022

“My copy-book was the board fence, brick wall, and pavement”: Material Texts in Antebellum Slave Narratives

Palissades et plumes de canard. Matérialité de l'écrit dans les récits d'esclaves africains-américains (1845-1861)

Michaël Roy

Résumé

Scholars of African American history and literature have devoted significant attention to scenes of reading and writing in antebellum slave narratives, emphasizing the link between literacy and freedom. They have been less attentive to how material texts feature in the narratives. Whether handwritten or printed, produced by the enslaved or by someone else, written texts of all kinds – letters, notes, passes, certificates, schoolbooks, newspaper clippings – abound in narratives by formerly enslaved people. The enslaved are shown interacting with texts in multiple, unexpected ways: written texts are not only produced or deciphered, but also circulated through the postal system, repurposed, destroyed, and even eaten by men and women who can or cannot read them. In this essay I foreground the presence of material texts in antebellum slave narratives, showing what sort of texts the enslaved encounter and how they use them in their fight for emancipation. In so doing, I shed light on the sometimes uneasy relationship of (formerly) enslaved people with the written word.
Les spécialistes d’histoire et de littérature africaine-américaine ont longuement commenté les scènes d’apprentissage de la lecture et de l’écriture qu’on trouve dans les récits d’esclaves africains-américains, en mettant l’accent sur leur dimension émancipatrice. Ils ont prêté moins d’attention à la matérialité même de l’écrit dans ces récits. On trouve dans les récits d’esclaves une variété étonnante de documents écrits, manuscrits aussi bien qu’imprimés, produits ou non par les esclaves : lettres, billets griffonnés, papiers d’identité, laissez-passer, cahiers d’écolier, journaux, livres, etc. Les esclaves évoluent dans un monde de textes, avec lesquels ils interagissent de multiples manières. Ces textes sont produits et déchiffrés, mais aussi détournés, envoyés par la poste, détruits, voire ingérés, y compris par des hommes et des femmes incapables de les lire. Quels écrits les esclaves mobilisent-ils dans leur lutte pour l’émancipation ? Comment les mobilisent-ils ? Quel est leur rapport à l’écrit et qu’en reste-t-il une fois la liberté obtenue ? Telles sont les questions auxquelles cet article tente de répondre, à partir de l’étude de quelques récits publiés entre 1845 et 1861.

Domaines

Histoire
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04362782 , version 1 (23-12-2023)

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Citer

Michaël Roy. Palissades et plumes de canard. Matérialité de l'écrit dans les récits d'esclaves africains-américains (1845-1861). Revue d’histoire du XIXe siècle, 2022, 65, pp.65-84. ⟨10.4000/rh19.8549⟩. ⟨hal-04362782⟩
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