Un langage investi
Abstract
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, en Grande-Bretagne, sous l'influence des travaux des philosophes empiriques et des théoriciens du sublime, une partie de l'ancienne rhétorique se recompose, à travers le questionnement des figures, en une nouvelle "poétique des passions" de laquelle sortira le "premier romantisme".
Pour comprendre cette évolution, l'ouvrage fait voir les connexions denses et complexes qui, dans les textes littéraires et critiques, lient langage, raison et passion en un réseau où se réarticulent des enjeux rhétoriques essentiels depuis l'Antiquité. On y soutient la thèse que le langage lyrique investi par l'affect conserve, tout en les modifiant, certains usages et principes de la rhétorique générale. Organisé chronologiquement, l'ouvrage présente les sources théoriques de l'analyse, puis les confronte aux œuvres poétiques de Thomas Gray, William Collins, William Blake, William Wordsworth, et de plusieurs poétesses britanniques du XVIIIe siècle.