North-South Regionalism - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2007

North-South Regionalism

Résumé

Planning and other territorial policies within Europe are more and more dependant upon its relations with the rest of the world. The growing international flows (migrants, trade, investments, polluting agents) interact with the European territories; moreover, the vision the Europeans have of their place in the world, has a strong impact on the EU's policies. Many political decisions apparently related to purely “internal affairs”, are in fact based on a wider conception of the world.

Three dominant representations of Europe in the world are currently available: (i) the “continent” view, which describes territories in the traditional – but still active – shape of continents or civilisation areas; (ii) the “centre-periphery” view, which stresses the dissymmetry of the North-South relations; (iii) the “archipelago” view, based on the networking organisation of space, which highlights the remote connections of territories. Each of these views provides partial evidence of reality. They are not really contradictory, but they have to be distinguished because their territorial impacts are quite different, and because they give rise to different European territorial policies.

(1) The “continent” view of Europe entails several assets: Central and Eastern European member states would benefit from subsidies and western private foreign direct investments; Trans-European Networks would be implemented at a large European scale, which would be favourable to all the European territory; the German territory would become the genuine centre of Europe. On the other hand, this view drives to territorial shortcomings: a “Nimby” interpretation of the European Neighbourhood Policy would have negative impacts on the peripheral parts of the EU's space; obstructing population exchanges with the neighbourhood would hamper the European economy and territory as a whole, and increase its ageing.
(2) The “centre-periphery” view would quite deeply change the European geography due to a greater Euro-Mediterranean economic integration, despite being asymmetrical. More than the eastern peripheral parts of the Union, its southern ones would benefit from this change. In the short run, the European economy would partly catch up with its Asian and American counterparts, although not on the high-tech basis of the Lisbon Strategy. Nevertheless, the relocation of the environmental burden (Dirty-Difficult-Dangerous activities) to the southern shore could only be a short-term solution. A prominent policy of migration control would diminish the rise of the European Mediterranean rim, and would not reduce the brain drain.
(3) The “archipelago” view would drive to many territorial advantages: most of the major European cities would become highly internationalized metropolitan areas; western countries, which benefit from such metropolises, would experience a particularly fast economic growth. On the other hand, territorial disparities in Europe would increase, within Western Europe and within the new member states – which would rapidly loose their competitive advantage due to the rise of salaries and costs in their capital cities. The destabilisation would be dramatic in the Mediterranean neighbouring countries, due to a tough 2010 liberalisation of trade, namely in agriculture (rural emigration toward the large cities' suburbs and toward Europe).

The paper shows a desirable and feasible vision of Europe that would imply the territorial assets of the three former views without their main shortcomings. This vision is based on the idea that Europe and its neighbours represent one major world region, according to the North-South regionalism that occurs between the US and Mexico, or between Japan and its emerging peripheries. Here, the European Neighbourhood Policy becomes the key policy to complement the Lisbon Strategy and to enhance all European territorial policies. Completing a regulated North-South regionalism in the European region, would imply two main innovations:

a) along with the four freedoms (goods, services, capital, people), four principles of common action should be added: solidarity with the southern shore of the Mediterranean (and over a longer time span with Sub-Saharan Africa); creation of meshing networks over the greater regional territory (banking services connecting the two shores, integrated transport and electricity networks, compatible patterns of higher education's degrees in order to promote mobility); economic complementary (a better sharing of the value chain in agriculture, manufacturing and services); common policies for regional public goods (air and sea pollution namely).
b) The tools of the European Regional Policy have to be widely used by such an ENP, in order to develop efficient territories, to tackle the many social issues in the South which cannot be met without taking the local territories into account, to enhance local actors as a key way for democratisation, and in order to coordinate the various European actions in this neighbourhood through an Euromed Spatial Development Perspective.
L'aménagement et les autres politiques territoriales de l'Europe sont de plus en plus dépendants de ses relations avec le reste du monde. Les échanges croissants (migrants, commerce, capital, polluants) signifient une interaction territoriale croissante ; en outre, la vision que les Européens ont de leur place dans le monde influence les politiques de l'Union. De nombreuses décisions politiques supposées être purement internes à l'UE, sont en fait le fruit d'une telle vision.

Il y a trois représentations dominantes de l'Europe dans le monde : (i) le “continent”, vision qui décrit les territoires sous la forme classique – mais encore très utilisée – de continents ou d'aires civilisationnelle bornés ; (ii) la vision “centre-périphérie”, fondée sur la dissymétrie des relations Nord-Sud ; (iii) l'“archipel”, vision fondée sur l'organisation de l'espace par les réseaux et l'accessibilité de territoires éloignés. Chacune de ces visions traduit une part de la réalité. Elles ne sont pas contradictoires, mais doivent être distinguées car leurs impacts spatiaux sont assez différents, et parce qu'elles conduisent à des politiques territoriales très différentes.

La vision “continent” présente plusieurs avantages: pour les nouveaux Etats membres d'Europe centrale et orientale, qui bénéficieraient de subventions européennes et d'investissements privés venus de l'Ouest du continent ; pour l'ensemble du territoire de l'UE, du fait de l'essor rapide des Réseaux Trans-Européens ; pour l'Allemagne, qui renforcerait son rôle de territoire central en Europe. D'un autre côté, une telle vision comporterait de réels inconvénients : une acception restrictive de la Politique Européenne du Voisinage aurait un impact négatif sur les territoires périphériques de l'UE ; des échanges réduits avec le voisinage limiteraient le développement économique et territorial de l'Europe et ne permettraient pas d'en réduire le vieillissement.

La vision “centre-périphérie” changerait la géographie européenne du fait d'une intégration économique euroméditerranéenne forte bien que dissymétrique. Davantage que les périphéries orientales de l'UE, les territoires méditerranéens de l'UE bénéficieraient de cette nouvelle donne. A court terme, l'ensemble de l'UE en serait renforcé dans sa concurrence face à l'Asie et à l'Amérique. Cela dit, une telle stratégie ne serait pas fondée sur des activités intensives en technologie ; la délocalisation au Sud d'activités “3 D” (Dirty-Difficult-Dangerous) ne serait pas soutenable à terme ; et un fort contrôle des migrations limiterait à terme l'essor de l'Europe méditerranéenne, sans pour autant réduire le brain drain depuis la rive Sud.

La vision “archipel” comporterait d'indéniables avantages: la plupart des grandes villes européennes deviendraient des aires métropolitaines internationalisées ; l'Ouest européen, qui compte de nombreuses de ces villes, en tirerait un bénéfice important. En revanche, cela augmenterait les disparités territoriales tant au sein de l'Europe de l'Ouest qu'au sein des nouveaux Etats membres orientaux – qui perdraient en outre assez vite leur avantage comparatif du fait de coûts et salaires croissants dans leurs villes-capitales. La déstabilisation serait majeure sur la rive sud de la Méditerranée, du fait d'une libéralisation sèche des échanges à partir de 2010, en particulier dans l'agriculture (accélération de l'exode rurale vers les grandes villes et vers l'Europe).

Le texte montre qu'une vision souhaitable et possible pourrait comporter plusieurs des avantages des trois visions précédentes, sans leurs inconvénients. Elle est fondée sur l'idée que l'Europe et son Voisinage constituent une seule grande région mondiale, à l'instar du régionalisme Nord-Sud qui associe Amérique du Nord et Mexique, ou le Japon et ses périphéries en développement. Ici, la Politique Européenne du Voisinage devient centrale, à la fois pour réaliser la stratégie de Lisbonne et pour promouvoir l'ensemble des politiques territoriales de l'UE. Mettre sur pied une région Nord-Sud régulée demanderait deux principales innovations :

a) à côté des quatre libertés (de circulation des marchandises, des services, des capitaux et des hommes), il faudrait mettre en œuvre quatre principes d'action commune : la solidarité avec la rive sud de la Méditerranée (et, à terme, avec l'Afrique) ; le maillage du territoire régional (des services bancaires homogènes d'une rive à l'autre, un réseau de transport ou d'énergie intégré, une architecture compatible des diplômes pour promouvoir la mobilité) ; la complémentarité économique (mieux répartir la chaîne de la valeur entre les deux rives) ; des politiques communes pour la gestion des biens publics régionaux (notamment la qualité de l'air et de l'eau).

b) Les outils de la Politique Régionale Européenne devraient être largement utilisés par une telle PEV, afin d'aménager des territoires économiquement efficaces ; de faire face aux enjeux sociaux qui ont une dimension territoriale souvent déterminante ; de promouvoir des acteurs locaux indispensables à la démocratisation ; de coordonner les multiples actions Euromed par un Schéma de Développement de l'Espace Euroméditerranéen.
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halshs-00138851 , version 3 (30-03-2007)

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  • HAL Id : halshs-00138851 , version 3

Citer

Claude Grasland, Pierre Beckouche. North-South Regionalism: A Challenge for Europe in a Changing World .. 2007. ⟨halshs-00138851v3⟩
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