Au Cambodge, le gouvernement et les organisations internationales et non gouvernementales se sont accordés sur la mise en place d'une politique de lutte contre la pauvreté. À Phnom Penh, dans un contexte de spéculation foncière croissante et de transformation rapide du contexte législatif, les interventions de la puissance publique municipale sur les quartiers informels de Phnom Penh ont évolué vers une plus grande prise en compte de l'habitat des pauvres. Depuis la réapparition de ces quartiers avec la réinstauration de la propriété privée en 1989, plusieurs politiques de résorption de l'habitat informel ont été mises en œuvre, passant de l'éviction sans indemnités à l'amélioration des conditions de vie, à la subvention des projets (don de terres), à la relocalisation en banlieue, puis à la réhabilitation ou la rénovation sur place en centre ville (land sharing). Les résultats de cette politique, largement influencée par les principes véhiculés dans l'histoire foncière récente et par les acteurs étrangers et non gouvernementaux, sont toutefois contradictoires, et les projets et interventions actuels conduisent à une bipolarisation progressive des situations foncières, que n'arrivent pas à corriger les mécanismes créés pour l'éviter.