Du Vieux nègre au Roi de Kahel, quelles (r)évolutions pour les représentations de la langue française en francographie ? - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2013

Du Vieux nègre au Roi de Kahel, quelles (r)évolutions pour les représentations de la langue française en francographie ?

Résumé

Presque partout en Afrique, l’heure est au bilan, à travers la célébration des « Cinquantenaires des Indépendances ». Aussi trouvons-nous judicieux d’établir l’état des lieux d’un sujet qui, à lui tout seul, en dit long sur les dynamiques et les mutations tant internes qu’externes au continent et à sa littérature : les représentations linguistiques. Historiens incontestés, les critiques périodisent irrévocablement l’évolution du français selon trois âges de la crise linguistique en Afrique. Partout en francographie, les écrivains répercutent ces perceptions, qui animent les débats et donnent de la matière à plusieurs mémoires et thèses soutenus dans nos universités. Créolisation, négrification, africanisation, indigénisation…, autant de focalisations issues de délimitations géographiques, chronologiques, idéologiques. En clair, nous sommes au cœur d’un thème qui, c’est trop peu de le dire, a le vent en poupe ; un sujet qui, plus d’un demi-siècle après son surgissement dans les esprits, aussi bien des africains ordinaires que des écrivains (depuis Le Vieux nègre et la médaille d’Oyono (1956) jusqu’à Le Roi de Cahel de Monénembo (2009)), est loin d’être à bout de souffle. Or, pour peu qu’on y réfléchisse, il s’impose, en l’état actuel de la formation discursive et de sa critique, quelques questions : franchement, les représentations linguistiques valent-elles aujourd’hui pour le simple principe de dialogisme qui stipule la présence des voix et parlers sociaux dans le roman, ou valent-elles pour autre chose ? Autrement dit, l’africain ordinaire est-il encore conscient/soucieux de la question, comme veulent nous le faire croire les écrivains ? Quelle place donc assigner aux représentations linguistiques dans les romans. Le thème de la langue est-il finalement réitéré sans cesse à cause de son intérêt ou est-il doté d’importance par le fait de sa répétition ? Ces interrogations découlent de postulats liés à la structuration discursive de la francographie africaine. Premièrement, menacée d’extinction avant même sa naissance et, loin d’être une génération spontanée, la graphie en Afrique serait pleinement née dans la prescription, en affirmation stratégique de la présence du noir à la logosphère. Les multiples préfaces (majoritairement réalisées par des non littéraires – sociologues, anthropologues, politiques, etc.), dont la plus célèbre, celle de Sartre à Senghor, le démontrent à suffisance. Deuxièmement, et subséquemment au premier argument, les écrivains manqueraient de critiques pour promouvoir la stylistique de leur œuvre, ce qui les forcerait à monter eux-mêmes au front pour analyser et commenter leurs textes, mais alors, dans le sens qu’ils veulent et non plus dans celui de l’objectivité, qui requiert de la distance. Notre sujet serait-il ce panthéon de positionnement dans la légende, un cadre particulièrement favorable, où ces locuteurs privilégiés de la langue penseraient stratégiquement, en rupture ou en tradition (intertextualité), leur présence sur la scène heuristique mondiale ?
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01078179 , version 1 (28-10-2014)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01078179 , version 1

Citer

Donald Vessah Ngou. Du Vieux nègre au Roi de Kahel, quelles (r)évolutions pour les représentations de la langue française en francographie ?. Première rencontre nationale des jeunes chercheurs en études africaines (JCEA 2013), Jan 2013, Paris, France. ⟨halshs-01078179⟩
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