De l’indifférence à la différence : la relation entre le centre social de la Castellane et la population d’origine étrangère dans les quartiers nord de Marseille. - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Ethnographiques.org : revue en ligne de sciences humaines et sociales Année : 2007

De l’indifférence à la différence : la relation entre le centre social de la Castellane et la population d’origine étrangère dans les quartiers nord de Marseille.

Nadine Roudil

Résumé

Built between 1969 and 1971 at the northern edge of the city of Marseille, the Castellane housing estate offers a great view on the Estaque bay. It nonetheless remains one of the most deprived housing estates from the northern part of the city. The proportion of the foreign population and its diversity (twenty-first nationalities) are remarkable. This article looks at the way the social centre and the young foreign inhabitants deal with another. For thirty years social workers working there haven’t been taking in consideration the fact that these young people are foreigners in the continuity of the French conception of the republican state. According to this conception, denying ethnic patterns favours social integration of ethnic minorities. In this context the objective of the social centre is to edict « equalising » standards not taking in account the ethnic diversity and to assess how far the inhabitants adher to these standards. The article tries to show the importance of migrants’ « invisibilisation » in the social centre’s effort to integrate this population into the French society.
La cité de la Castellane édifiée entre 1969 et 1971 aux limites Nord de la ville de Marseille offre un panorama unique sur la baie de l’Estaque. Elle est cependant l’un des grands ensembles les plus défavorisés des quartiers Nord de la ville. L’importance que revêt la présence de la population étrangère à l’échelle globale de la cité est remarquable, rassemblant vingt et une origines différentes. Cet article traite de la rencontre entre l’institution qu’est le centre social et les jeunes habitants de la cité d’origine étrangère. S’appuyant sur une expérience de trente ans, les travailleurs sociaux prennent soin à ne pas donner écho à la dimension ethnique du peuplement. Ils agissent comme si l’origine étrangère de la population n’était pas visible. L’action menée se place dans la continuité d’une pensée républicaine qui consiste à nier les particularismes ethniques, à les rendre invisibles pour faciliter l’insertion sociale de populations considérées comme minoritaires. Le centre social revendique une mission institutionnelle dont l’objet est d’édicter des normes les plus “égalisatrices” et d’évaluer le degré d’adhésion qu’elles suscitent auprès de la population sans tenir compte de ses composantes ethniques. L’article tentera de montrer combien la prise en charge des habitants telle qu’elle est envisagée par le centre social fait de l’invisibilisation des migrants une condition de leur intégration à la société française.

Domaines

Sociologie
Fichier principal
Vignette du fichier
ArRoudil ethnographique.org.pdf (335.6 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
Loading...

Dates et versions

halshs-01321080 , version 1 (24-05-2016)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01321080 , version 1

Citer

Nadine Roudil. De l’indifférence à la différence : la relation entre le centre social de la Castellane et la population d’origine étrangère dans les quartiers nord de Marseille.. Ethnographiques.org : revue en ligne de sciences humaines et sociales, 2007, 12. ⟨halshs-01321080⟩
120 Consultations
171 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More