Les classes populaires racisées face à la domination dans les beaux quartiers de Paris - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Espaces et sociétés (Paris, France) Année : 2014

Les classes populaires racisées face à la domination dans les beaux quartiers de Paris

Lydie Launay

Résumé

Since 2001, the City of Paris has led an ambitious policy of producing social housing in well-off neighbourhoods to accommodate working classes people. This article analyses the effects of this residential strategy in terms of relations to the local territory and of the “otherness” of these new residents with the focus on the perceived and experienced cohabitations which are structured in the context of imposed diversity. A sociological survey in social buildings of the 8th arrondissement shows that these people are strongly dominated by the social relations of race and class as they are articulated within the territory itself. They adapt more or less easily and differentially according to their social and residential trajectory. While for some of them, living as minorities in this local area is synonymous with social marginalisation, others consider it as a lever for upward social mobility, especially through schools and children’s sociability. In everyday practice, local sociability deployed by these people are valuable resources to break their isolation in the local area, to be rooted in it, but mostly to preserve and resist the strong stigmatisation with they are confronted.
Depuis 2001, la municipalité parisienne poursuit une politique de production de logements sociaux ambitieuse dans les beaux quartiers pour y loger des ménages de classes populaires. Cet article analyse les effets de ces mobilités résidentielles sur la production des rapports au territoire et à l’altérité de ces nouveaux habitants, en plaçant la focale sur les cohabitations perçues et vécues qui se structurent dans ce contexte de diversité imposée. À partir d’une enquête sociologique menée dans des immeubles sociaux du 8e arrondissement, il montre que ces habitants expérimentent une forte domination par l’espace qui articule des rapports sociaux de race et de classe. Ils s’y adaptent plus ou moins aisément et de manière différenciée selon leur trajectoire sociale et résidentielle. Alors que pour certains, s’inscrire en tant que minorités dans ce quartier est synonyme de marginalisation sociale, d’autres l’envisagent comme un levier d’ascension sociale, notamment à travers l’école et la sociabilité des enfants. Dans la pratique quotidienne, les sociabilités locales déployées par ces habitants représentent des ressources précieuses pour rompre leur isolement dans ce quartier, s’y ancrer, mais surtout, pour se préserver et résister à la forte stigmatisation à laquelle ils sont confrontés au sein de l’immeuble.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01419183 , version 1 (02-03-2017)

Identifiants

Citer

Lydie Launay. Les classes populaires racisées face à la domination dans les beaux quartiers de Paris. Espaces et sociétés (Paris, France), 2014, 156, pp.37 - 37. ⟨10.3917/esp.156.0037⟩. ⟨halshs-01419183⟩
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