Mise à la rue, mise à l'abri, et ces catégories qui font la différence : jeux et enjeux de la vulnérabilité lors des expulsions de bidonvilles - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2021

Mise à la rue, mise à l'abri, et ces catégories qui font la différence : jeux et enjeux de la vulnérabilité lors des expulsions de bidonvilles

Résumé

Slums, or bidonvilles in France are dealt with by a policy of evacuation and destruction, defined in part by a government instruction signed in January 2018. Slum evictions are caught between principles of exclusion and principles of integration: all the residents face being thrown in the streets, but some of them also face the possibility of being offered shelter. In order to offer shelter, two criteria are used by the State agents: vulnerability and the degree of integration. How do the residents of slums invest in these categories in the time before the expulsion, as well as the day of? I offer insight into this question through an ethnography study conducted in Seine-Saint-Denis over a period of nine months, in a slum where vulnerability plays a larger role than integration. As the emergency housing system in France is saturated, families faced with the possibility of expulsion from their home must invest in the administrative categories that might help them receive shelter. The issue is not only to be vulnerable, but to be recognized as such by the State. The ethnography sheds light on the scale of vulnerability operating during the expulsion: this scale is gendered, and access to emergency shelter is given in priority to those within a nuclear family model.
Dans la gestion de l’évacuation et le démantèlement des bidonvilles, réglée notamment par une circulaire datant de janvier 2018, les expulsions sont prises entre des logiques d’exclusion et d’insertion : toutes les familles sont concernées par la mise à la rue, et certaines le sont par la mise à l’abri. Pour faire la différence, deux critères sont principalement mobilisés par les agents de la préfecture pour justifier de la distribution des quelques chambres disponibles : la vulnérabilité et le degré d’insertion. Comment ces catégories sont-elles investies par les habitant·es en amont des expulsions, ainsi que le jour de l’expulsion ? J’étudie cette question à partir d’une enquête ethnographique d’environ neuf mois menée auprès d’habitant·es d’un bidonville en Seine-Saint-Denis au cours de l’année 2018, où la vulnérabilité joue un rôle plus central que l’insertion. Dans un contexte de tension des dispositifs d’hébergement d’urgence, les familles faisant face à l’expulsion doivent jouer avec les contours des catégories administratives pour voir où trouver leur place. Il ne s’agit pas uniquement d’être vulnérable, mais d’être reconnu en tant que. L’enquête ethnographique éclaire sur l’échelle de la vulnérabilité opérante lors de l’expulsion. Celle-ci répond à une logique de genre, et souligne la manière dont les structures de l’hébergement d’urgence donnent la priorité au modèle de la famille nucléaire.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

halshs-03120316 , version 1 (25-01-2021)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-03120316 , version 1

Citer

Anne-Cécile Caseau. Mise à la rue, mise à l'abri, et ces catégories qui font la différence : jeux et enjeux de la vulnérabilité lors des expulsions de bidonvilles : RT6-WP n°2020-2. 2021. ⟨halshs-03120316⟩
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