De la lampe à la lumière en Crète minoenne (3200-1100 av. J.-C.) - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

From the lamp to the light in Minoan Crete (3200-1100 BC)

De la lampe à la lumière en Crète minoenne (3200-1100 av. J.-C.)

Résumé

Les lampes minoennes sont les seules sources de lumière artificielle à ne pas avoir été étudiées comme telles mais plutôt comme marqueurs chronologiques et régionaux. Ce travail de recherche propose une analyse fonctionnelle de ces objets, depuis la mèche jusqu’à la lumière produite et enquête, par ce prisme, sur le rythme des activités et l’espace vécu des Minoens. À cet effet, une approche interdisciplinaire a été mise en œuvre. Une analyse typo-techno-fonctionnelle a été appliquée à 543 lampes et objets ayant pu avoir un lien avec l’éclairage. Ce corpus est issu de sept sites dont la séquence chronologique couvre l’ensemble de l’âge du Bronze ; il autorise une analyse diachronique des techniques d’éclairage dans l’habitat. Le fonctionnement des lampes a été étudié dans le cadre d’un programme expérimental. Fondé sur la reconstitution du répertoire des formes, des combustibles et des mèches disponibles dans l’environnement des Minoens, il a jeté un éclairage nouveau sur les aspects techniques de leur utilisation (transport, durée de combustion, fumées, odeurs, lumière). Dans ce cadre, un référentiel de dépôts de suie a été élaboré. La forme et la texture de ces dépôts varie selon la nature des combustibles utilisés. Des enregistrements photométriques expérimentaux ont, par ailleurs, montré que les ambiances lumineuses diffèrent en fonction des combustibles utilisés. Le référentiel a donc non seulement permis d’identifier les combustibles des lampes minoennes (huiles végétales, graisses animales, cire d’abeille) mais aussi la couleur et l’intensité de leurs flammes, à partir desquels de premiers modèles en trois dimensions ont été réalisés. Une analyse spatiale des lampes dans leur contexte archéologique a, enfin, contribué à préciser le rôle de la lumière dans le rythme et la localisation des activités quotidiennes en s’appuyant, par moments, sur des analogies ethnographiques. C’est l’image d’une société préindustrielle qu’il faut avoir en tête : la journée de travail commence à l’aube et se termine au crépuscule. Son rythme et son intensité varient en fonction des saisons, de la météo et de l’altitude. Les lampes éclairaient, le soir venu, et parfois en journée, des activités collectives et individuelles, à l’extérieur ou à l’intérieur. Mais leurs flammes ne permettaient pas de voir à plus d’un mètre, ce qui suggère que l’on se déplaçait régulièrement dans le noir.
Minoan lamps remain the only artificial light sources that have not yet been studied as lighting devices but rather as chronological and regional markers. This research proposes a functional analysis of these objects, entailing from the wick to the light, and investigates, through this prism, the rhythm of activities and the Minoans’ lived space. To this end, an interdisciplinary approach was developed. A typo-techno-functional analysis has been applied to 543 lamps and objects that could have a link with lighting. This corpus comes from seven settlements in a chronological sequence covering the whole Bronze Age, thus permitting a diachronic analysis of lighting techniques within the sites. The function of lamps has been studied through an experimental approach. Based on the reconstruction of shapes, fuels and wicks available in the Minoans’ environment, it has shed light on technical aspects of their utilization (transport, burning length, smokes, smells, light). In this frame, a reference database of soot deposits has been designed. These deposits’ shape and texture vary according to the fuels used. Experimental photometric recordings have, besides, showcased that light ambiances differ according to the fuels. Consequently, the reference database not only helped identifying the fuels of minoan lamps (vegetal oils, animal fats, beeswax) but also their flames’ colour and intensity, based on which some first three-dimensions models have been built. A spatial analysis of lamps in their archaeological context, eventually, contributed to define the role of light on the rhythm and the localization of activities from the daily life, sometimes thanks to ethnographic analogies. This is the picture of a preindustrial society that one shall keep in mind: work starts at dawn and ends at dusk. Its rhythm and intensity vary according to seasons, weather and altitude. Lamps lighted, from the evening onwards, and sometimes during daytime, collective and individual activities, inside and outside. However, their flames didn’t permit to see beyond one meter far, suggesting that moving in the dark was common.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

tel-03221006 , version 1 (07-05-2021)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03221006 , version 1

Citer

Bastien Rueff. De la lampe à la lumière en Crète minoenne (3200-1100 av. J.-C.). Archéologie et Préhistoire. Université Paris 1 - Panthéon Sorbonne, 2020. Français. ⟨NNT : ⟩. ⟨tel-03221006⟩
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