Augustin entre ciel & terre. Compte-rendu : Gisèle Mathieu‐Castellani, Les Larmes d'Augustin, Paris : Les Éditions du Cerf, coll. "Epiphanie", 2011, 174 p.
Résumé
Spécialiste de la littérature de la Renaissance et de l'âge baroque, Gisèle Mathieu‐Castellani nous avait habitués à des ouvrages couvrant le spectre des xvie et xviie siècles, avec une prédilection pour le thème de l'amour à l'âge baroque (Éros baroque en 1979, Mythes de l'Éros baroque en 1981, Anthologie de la poésie amoureuse baroque en 1990). Ayant étudié des auteurs aussi différents que Montaigne, Marguerite de Navarre, Agrippa d'Aubigné ou les femmes écrivains de la Renaissance (La Quenouille et la lyre, 1998), c'est ici à une figure bien différente qu'elle s'intéresse : celle d'Augustin. Ce choix peut à première vue sembler inattendu. Deux motifs suffisent à le légitimer : si G. Mathieu‐Castellani est docteur ès lettres, elle est aussi agrégée de lettres classiques, d'une part ; et si Augustin est un Père de l'Église ayant occupé la charge d'évêque d'Hippone au ive siècle, c'est également une source d'inspiration pour d'innombrables auteurs, qu'ils soient théologiens, mystiques ou écrivains, tout au long de l'histoire de la littérature. En témoigne notamment la prodigieuse fertilité des Confessions, texte considéré comme la préhistoire de l'autobiographie moderne. Cet ensemencement de nouvelles œuvres, Pierre de Courcelles l'a suivi pour le Moyen‐Âge dans Les Confessions de Saint Augustin dans la tradition littéraire.