Jouir en silence ? L'acoustique des estampes érotiques
Résumé
Pour donner aux images érotiques (shunga) plus d'impact, les éditeurs de l'époque d'Edo (1603-1868) ont recours à un procédé très proche de la magie opératoire. Ils intègrent aux estampes l'équivalent des bulles de dialogue ou de pensée, les kaki-ire (écrits insérés), qui offrent une toile de fond sonore à la scène. Les accouplements s'y combinent avec des mots, parfois des pleurs, des protestations ou des suppliques ponctués de soupirs aux allures d'incantations. Les corps semblent littéralement animés. Mais ces signes qui disent l'excès du désir, le disent parfois de façon décalée, dissonante, voire déconcertante. Que racontent les amants pendant l'acte ? Pour quoi faire ?