Recension de : Berger Guy, Courtois Maurice et Perrigault Colette, Folies et raisons d'une université, éditions Petra, 2015
Résumé
Comme toutes les contre-sociétés, l'université expérimentale de Vincennes n'a jamais laissé indifférent. Les auteurs de ce livre, acteurs de son histoire, éprouvent ce rapport affectif à une institution qu'ils interrogent néanmoins avec pertinence, au fil des trois parties de cet ouvrage très documenté : une histoire multidimensionnelle suivie de chapitres mettant en avant ses "particularités identitaires" - pour la plupart toujours d'actualité, au moins à titre mémoriel -, puis d'éclairages disciplinaires. Plusieurs aspects souvent délaissés de l'histoire universitaire, comme le rôle des personnels administratifs, sont ainsi abordés avec bonheur. Reste le fantôme de la normalisation, qui hante l'ensemble des pages : après le démantèlement du centre de Vincennes et le transfert forcé à Saint-Denis, Paris-VIII est aujourd'hui plongée dans le maelstrom concurrentiel créé par les élites néolibérales, qui vise à transformer les universités en lieux de production d'un savoir normalisé.