Le sauvage et le courtisan : Une lecture du théâtre élisabéthain
Résumé
« Des Cannibales » de Montaigne aux 'Lettres persanes' de Montesquieu, écrivains et philosophes de la première modernité ont opposé le courtisan et le sauvage pour encourager leurs lecteurs à questionner l’ordre du monde, à déceler ce qui pouvait être barbare chez l’homme civilisé. Dans l’Angleterre élisabéthaine, on retrouve cette dichotomie représentée sur les scènes londoniennes, depuis les premières pièces de Shakespeare, comme 'Titus Andronicus,' où une reine barbare s’affronte à une famille romaine, à l’une des dernières pièces du dramaturge, La Tempête, où un duc déchu enchaîne un sauvage. La différence entre sauvage et courtisan n’est cependant pas uniforme, et cet article revient sur ce qui distingue l’esthétique théâtrale de l’Angleterre et celle du Continent, ainsi que sur l’évolution de l’esthétique anglaise entre le XVIe et le XVIIe siècle, plus précisément entre la période élisabéthaine (1560-1603) et la période jacobéenne (1603-1625). Ce faisant, il aborde le rapport entre hommes et femmes, entre humains et animaux, entre théâtre public et théâtre privé, entre une œuvre vivante et un morne artifice.
Origine | Accord explicite pour ce dépôt |
---|---|
Licence |