Faire bouger les frontières de la citoyenneté : un combat voué à l'échec ? Retour sur le droit de vote des résidents étrangers en France
Résumé
La revendication du droit de vote pour les résidents étrangers, formulée pour la première fois en France à la fin des années 1970, s'inscrivait dans une revendication plus générale visant à assurer l'égalité entre nationaux et étrangers dans tous les domaines de la vie sociale. Portée à l'origine par le milieu associatif, elle a été reprise à leur compte par les partis de gauche. Trente-cinq ans plus tard, malgré une mobilisation militante soutenue et la présence à plusieurs reprises de la gauche au pouvoir, elle n'a toujours pas abouti. Comment expliquer ce blocage, cette impossibilité apparente, dans le contexte français, de faire bouger les lignes de la citoyenneté en la déconnectant de la nationalité, alors que la majorité des autres pays européens ont franchi le pas ? Par-delà les enjeux politiques et les calculs électoralistes, il faut aussi faire la part d'une forte opposition idéologique, favorisée par la persistance de schémas mentaux profondément enracinés dans les représentations collectives, qui s'exprime à travers l'invocation d'un " modèle républicain ", largement fantasmatique, mais érigé en dogme intangible.
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