Panticapée, polis et capitale : la place des cités dans le royaume du Bosphore de Spartokos I à Mithridate VI
Résumé
Le royaume spartocide que je vais évoquer ci-après constitue une forme politique considérée à la fois comme périphérique et originale. Périphérique d'abord à cause de sa situation géographique, aux confins de l'oikouménè dans le Pont Nord, même si cette « marginalité » ne résulte que d'une vision égéocentrée de l'espace grec ; originale ensuite car, comme on va le voir, il présente un modèle politique pour lequel on a du mal à trouver des équivalents au moins à l'époque classique. Ce royaume est dit également royaume du Bosphore cimmérien, car il s'étend de part et d'autre du Détroit de Kerch (annexe 1), le Bosphore cimmérien antique, aux frontières actuelles de la Russie et de l'Ukraine. Il est né au début du V e s., avec une première dynastie, celle des Arkhéanaktides attestée chez Diodore 2 à partir de 480 : on ne sait malheureusement rien ou presque de celle-ci et c'est seulement sur la dynastie des Spartocides, celle des descendants de Spartokos I, que l'on dispose d'un certain nombre de témoignages, qui malgré tout restent bien moins nombreux que les documents dont on dispose sur les Séleucides, s'il faut songer à une comparaison. Installée à partir de 438 a.C., cette dynastie resta au pouvoir jusqu'à la dernière décennie du II e s. a.C., c'est-à-dire jusqu'à l'annexion du royaume par Mithridate VI (annexe 2). C'est dire que la partition entre époque classique et époque hellénistique n'est pas totalement pertinente pour ce cas d'étude, ce qui explique pourquoi la * Université de Reims, EA 2616 CERHIC. 1 Que l'on me permette ici de remercier vivement les organisateurs du colloque, et plus particulièrement mon camarade Christophe Feyel, de cette invitation dans une université qui a vu passer plusieurs de nos maîtres, en histoire, en épigraphie et en archéologie grecques. 2 Diodore XII, 31, 1.
Domaines
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