Genre et héritage darwinien chez les poétesses victoriennes
Résumé
Lorsque Charles Darwin appliqua ses théories sur la sélection naturelle et sexuelle à l'espèce humaine, dans The Descent of Man, and Selection in Relation to Sex (1871), il alimenta l'ardeur des femmes engagées dans la défense de leurs droits. Certaines poétesses anglaises exprimèrent leur enthousiasme dans une poésie positiviste et progressiste, comme Mathilde Blind, qui voit dans l'évolution des espèces un long chemin vers la perfection. D'autres poétesses, qui mêlent discours scientifique et prise de position autour de la question du genre, dénoncent l'essentialisme construit par le Darwinisme. Louisa Bevington, A. Mary F. Robinson, Constance Naden et May Kendall utilisent les résultats des théories sur la sélection naturelle et sexuelle afin de mettre en évidence, avec humour et ironie, les relations asymétriques entre les sexes et le ridicule de l'être humain lorsqu'il a conscience de sa supériorité., When Charles Darwin applied his theories on natural and sexual selection to the human race in The Descent of Man, and Selection in Relation to Sex (1871), he fostered the fervour of the women committed to the defence of their rights. Some women poets expressed their enthusiasm in their positivist and progressive poetry, such as Mathilde Blind, who considered the evolution of species as a long path towards perfection. Other women poets, who used scientific discourse to challenge the woman question, denounced the essentialist vision springing from Darwinism. Louisa Bevington, A. Mary F. Robinson, Constance Naden et May Kendall used the theories of natural and sexual selection in order to highlight with humour or irony the asymmetrical relations between the sexes and to show how ridiculous human beings can be when they are fully aware of their superiority.