Accès aux soins dans une ville moyenne du Sénégal : Bricoler en situation de carences
Résumé
La ville de Saint-Louis, capitale de la région du même nom, compte de nombreuses structures de santé au service de la population. De la case de santé à l’hôpital régional, l’accès aux soins dans ce milieu urbain semble bien plus aisé que dans la majeure partie du territoire sénégalais. Pourtant, les habitants de la ville et de ses alentours semblent peu satisfaits par le système en place qui incite les malades à passer par les structures de l’échelon local, les postes de santé.
Pour cette raison, nombreux sont ceux qui se détournent de ce chemin pour se rendre dans des structures non affiliées officiellement à la pyramide sanitaire en place. Ces pratiques sont courantes dans le pays, les malades faisant appel à la médecine traditionnelle ou à des privés. A Saint-Louis, ville de garnison, beaucoup de malades se rendent au centre médical de garnison dont le fondement premier reste la santé des militaires et de leur famille. La structure ainsi surchargée doit faire preuve d’adaptation pour soigner tout le monde.
Alors quelles sont les raisons de ces pratiques ? Comment agissent les militaires soignants face à la venue massive de patients au quotidien ? Ce centre permet-il de compenser ce qui apparaît comme des carences des structures sanitaires locales ? Nous prendrons l’exemple du paludisme qui illustre parfaitement ces pratiques du fait de son endémicité dans le pays mais aussi parce qu’il fait l’objet d’un plan national de lutte spécifique, au Sénégal.