Exceptional discovery of marine shrimp remains (Crustacea decapoda) in the levels of the Roman harbour area of Ratiatum (Rezé, Loire Atlantique)
Découverte exceptionnelle de restes de Crevettes (Crustacés Décapodes) dans les niveaux du port romain de Ratiatum (Rezé, Loire-Atlantique)
Résumé
Shrimp remains (Crustacea decapoda) have been discovered in programmed archaeological excavations in the Roman harbour area of Ratiatum (Rezé, Loire-Atlantique). Coming from two sets of shrimp remains dating from the first half of the 2nd century and from the first half of the 3rd century A.D., the parts of carapaces from these small animals can only be detected after carefully sieving about 20 litres of sediment with a 1,1 mm square mesh. The discovery of these shrimp fragments is exceptional at an archaeological site and their presence is linked to a good preservation in a damp environment. The morphology of the rostrum helps us to determine Palaemon longirostris with four spines under the rostrum whilst the morphology of the telson (the part at the rear end of the body of arthropods) makes the sand shrimp (Crangon crangon) clearly identifiable. The number of Palaemon longirostris rostrums (85) is quite considerable, nevertheless there are only three Crangon telsons. Biometrical relations (total lengths related to distance between tooth 1 and 4 under the rostrum) established from current-day shrimps help us to reconstitute the original lengths of the crustacea of Rezé by measuring the parts of the exoskeleton mentioned. The fact that pieces of shrimps are systematically associated with small fish used in preparing fish sauces suggests that these shrimps were probably used in this type of preparation too. The ecology of the main species Palaemon longirostris shows that they were caught in an estuary such as that of the Loire.
Des restes de crevettes (Crustacés Décapodes) ont été découverts à l’occasion de fouilles archéologiques programmées réalisées au sein du quartier portuaire romain de Ratiatum (Rezé, Loire-Atlantique). Issus de deux lots datés de la première moitié du IIe siècle et de la première moitié du iiie siècle apr. J.-C., les carapaces de ces petits animaux sont indétectables sans prélèvement et tamisage fin des sédiments (maille 1,1 mm, ~ 20 litres). La présence de ces fragments de crevettes est exceptionnelle en contexte archéologique : très fragiles, leur préservation est liée à l’excellente conservation des vestiges en milieu humide. Les restes de deux espèces ont pu être identifiés, grâce à la morphologie de leur rostre (prolongement rigide de la tête) pour la crevette blanche Palaemon longirostris, et de leur telson (partie terminale postérieure du corps des Arthropodes) pour la crevette grise Crangon crangon. Les éléments des premières sont fréquents, avec 85 rostres dénombrés, tandis que les secondes sont identifiées seulement par trois morceaux de telson. Des relations biométriques établies à partir de référentiels actuels permettent de reconstituer la taille (longueur) des individus de Rezé, à partir des mensurations des pièces de l’exosquelette mentionnées. L’association systématique avec de petits poissons très probablement utilisés pour la confection de sauce de poissons atteste de la probable participation des crevettes à ce type de préparation. L’écologie de la principale espèce identifiée P. longirostris témoigne d’une activité de pêche réalisée dans une zone estuarienne d’un fleuve comme la Loire.