« Notre règne sera connu pour avoir rénové l’antique en l’embellissant (decentius) » écrit Cassiodore, au nom du roi Théodoric et à propos du théâtre de Pompée de Rome. Ce sont les monuments du passé romain qui font le decor ciuitatis, la parure des cités de l’Italie ostrogothique ; le discours officiel des Variae les présente comme un héritage précieux à protéger de la uetustas et à restaurer, discours qu’il faut confronter au processus d’abandon amorcé plus d’un siècle auparavant et aux pratiques de spoliation et de remploi. Les spectacles du cirque, de l’amphithéâtre et du théâtre sont de même traités par Cassiodore comme un héritage culturel digne, pour l’essentiel, de perdurer. Ils participent de la même conception de la cité, dont ils sont à la fois l’ornement et l’expression. C’est donc dans le cadre de la cité que sont successivement examinés ces deux aspects et qu’est posée la question de leur devenir dans un royaume qui n’est plus romain, au moment où la cité est en pleine transformation et où l’on passe de l’idée de decor ciuitatis à celle d’un decor Italiae reposant sur quelques villes importantes. Pour ce faire, une soixantaine de textes des Variae sont ici traduits et commentés, puis confrontés à une documentation diversifiée.