Le moyen français - une langue en quête de précision : le cas des connecteurs de reformulation
Résumé
This study is devoted to the workings of reformulation markers in Middle French, looked at based on a body comprising narrative texts and explanatory and argumentative texts (scientific discourses, technical, didactic and philosophical texts). The drafting of argumentative texts developed during the Middle French period goes hand-in-hand with the complexification of thematic structures - the desire to present well-structured and specific knowledge requiring the use of textual organisers.
We envisage reformulation as an operation which guarantees not only the cohesion of a sequence, but also its progression. As a factor of textuality, it of course makes it possible to link units on an informational level (connection), but, above all, it enables the fixing of the direction for a series of propositions by means of a retroactive process. It is from the distinction between paraphrastic and non-paraphrastic reformulation markers that we show how the authors of the Middle French period established a semantic identity between two discursive segments (paraphrastic reformulation) and combine the latter with a change in enunciative perspective (non-paraphrastic reformulation).
Cette étude est consacrée au fonctionnement des connecteurs de reformulation en moyen français, examiné à partir d’un corpus constitué de textes narratifs et surtout explicatifs / argumentatifs (discours scientifique, téchnique, didactique, philosophique). La rédaction de textes argumentatifs qui se développent durant la période du moyen français, va de pair avec la complexification des structures thématiques, la volonté d’exposer un savoir précis et bien structuré nécessitant le recours à des organisateurs textuels.
Nous envisageons la reformulation comme une opération qui garantit non seulement la cohésion d’une séquence, mais aussi sa progression. En tant que facteur de textualité, elle permet certes de relier les unités du plan informationnel (connexion), mais surtout de fixer le sens d’un ensemble de propositions par un processus rétroactif. C’est à partir de la distinction entre les connecteurs de reformulation paraphrastique et non paraphrastique que nous montrons comment les auteurs de la période du moyen français établissent une identité sémantique entre deux segments discursifs (reformulation paraphrastique) et combinent cette dernière avec un changement de perspective énonciative (reformulation non paraphrastique).