Introduction : Plusieurs études ont montré l’efficacité des groupes de prévention de la rechute TCC sur l’amélioration des troubles de l’usage d’alcool (TUA) (Magill et al., 2019). En revanche, la nécessité d’abstinence initiale pour les patients candidats à ces interventions reste débattue. Par ailleurs, l’auto-efficacité en matière d’abstinence a été proposé par Marlatt et Gordon (1985) comme une variable prédictive de succès thérapeutique. L’objectif de notre étude était d’étudier l’adhésion à un tel programme ainsi que l’évolution des consommations des participants et de leur sentiment d’auto-efficacité selon leur statut abstinent vs. non-abstinent à l’entrée. Méthode : 42 patients souffrant d’un TUA (62% d’hommes) ont intégré un programme de groupe de prévention de la rechute de 7 semaines, à raison d’une journée hebdomadaire. Les journées comprenaient à chaque fois trois activités : groupe TCC de prévention de la rechute, de relaxation et psychoéducation des mécanismes de l’alcool et de ses conséquences. Les participants complétaient des évaluations au début (T1) et à la fin (T2) du programme : le TimeLine FollowBack (TLFB) pour le relevé des consommations rétrospectif des 30 derniers jours, le Brief Situational Confidence Questionnaire (BSCQ) évaluant le degré de confiance dans sa capacité à résister à une envie de consommer et l’Alcohol Quality of Life Scale (AQOLS) évaluant le retentissement de la consommation d’alcool sur la qualité de vie. Les variables étant normalement distribuées, le test de Student a été utilisé pour comparer les données en T1 et T2, avec un seuil de significativité à p ≤0,05. Résultats : 32 patients ont participé à l’évaluation en T2, avec une médiane de participation globale à 7 (écart interquartile=5-7). Globalement, la qualité de vie a augmenté (35,87 vs 26,77, p=0.028) malgré une augmentation du nombre de jours avec consommation (6,30 vs 10,20, p=0.020). Les sujets non-abstinents sont plus nombreux que les sujets abstinents à augmenter leur consommation en T2 et avec des quantités d’alcool dans le mois plus importantes (majoration moyenne de 73 unités vs 22 unités, p=0,073). Les sujets abstinents en T2 obtiennent un score plus élevé que les individus non abstinents au BSCQ (76,20 vs 52,90 p<0.001). Discussion : Notre groupe a montré un taux de participation élevé malgré la sévérité clinique globale des participants, suggérant sa bonne faisabilité, avec un bénéfice supérieur pour les participants abstinents vs. non-abstinents au départ. Des interventions spécifiques et ciblant d’autres critères d’efficacité (comme la motivation au changement) apparaissent comme des pistes intéressantes.