Les avatars de la citoyenneté en Algérie coloniale ou les paradoxes d'une catégorisation
Abstract
L’Algérie coloniale a constitué une situation singulière au regard de la tradition juridique française puisque la citoyenneté et la nationalité s’y trouvaient distin-guées en droit, aux dépens des Algériens « indigènes » qui, reconnus français, se voyaient refuser le titre de citoyen. Cet article se propose de retracer le processus de production et de catégorisation de la citoyenneté dans le droit colonial algé-rien, en soulignant la négation continue de l’exception coloniale qui est à l’œuvre dans cette recherche de la cohérence juridique. L’étude conclut à l’incomplétude et à l’inachève¬ment de cette formalisation juridique, qui, bien loin d’être une don-née, se révèle être une contrainte et parfois une ressource argumentative pour les acteurs de la colonie.