Quand je me demande si le féminisme haïtien est un métier de service, je ne regarde pas le paysage actuel mais celui d’avant le séisme du 12 janvier 2010, quand les mouvements sociaux, plus forts qu’aujourd’hui, participaient à la gestion du social grâce au financement international. Les ONGs qui se multipliaient avec l'aide internationale représentaient alors un grand secteur d'emploi en Haïti. ONGisation et professionnalisation pouvaient ainsi se confondre, ce qui portait à s’interroger : quelle était la place des femmes sur ce marché du travail? Que restait-il du féminisme dans cette ONGisation et professionnalisation des mouvements sociaux? Le féminisme qui embauchait de plus en plus de femmes était-il devenu désormais un métier? Quel type de service était proposé par ces ONG de femmes? Quelles étaient les relations de travail au cœur de ces entreprises? Il m'est impossible de répondre à toutes ces interrogations ici par des analyses approfondies, mais il me semble fondamental de souligner quelques aspects sur lesquels on devrait se pencher aujourd'hui.