Normes de genre et mariage dans le roman : de Burney à Souza - Université Paris Nanterre Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Dix-Huitième Siècle Année : 2023

Normes de genre et mariage dans le roman : de Burney à Souza

Résumé

"Gender norms and marriage in the novel: from Burney to Souza" The example of a tale by Marmontel allows the historian A. Verjus, to suggest the role played by the fiction at the end of the Old Regime, to operate a revolution of the manners and to impose a new model, resting on the unity of indivisible interest of the couple (The Good husband. A political history of men and women in the revolutionary era, Fayard, 2010). To measure the reaction of women to this model, I propose to study the almost diametrically opposed rewriting of a novel by Frances Burney, Camilla, published in 1796, by two women novelists in France and Switzerland: Isabelle de Gélieu (assisted by Isabelle de Charrière) in Louise et Albert ou le danger d'être trop exigeant (1803), and Adélaïde de Souza, in the more conformist Charles et Marie (1802). The former challenges the stereotype of the censorious lover, the embodiment of infallible reason, and overturns the gender logic presiding over narrative conventions. The second one adopts the male point of view to describe, in Marie, a female ideal of submission, which embodies the new model of conjugalism, in which "the conflicts are supposed to be soluble thanks to the authority of the one and the voluntary submission of the other" (ouvr. cit., p. 37).
L’exemple d’un conte de Marmontel permet à l’historienne A. Verjus, de suggérer le rôle joué par la fiction à la fin de l’Ancien Régime, pour opérer une révolution des moeurs et imposer un nouveau modèle, reposant sur l’unité d’intérêt indivisible du couple (Le Bon mari. Une histoire politique de hommes et des femmes à l’époque révolutionnaire, Fayard, 2010). Pour mesurer la réaction des femmes à ce modèle, je propose d’étudier la réécriture, presque diamétralement opposée, d’un roman de Fanny Burney, Camilla, publié en 1796, par deux romancières en France et en Suisse : Isabelle de Gélieu (aidée d’Isabelle de Charrière) dans Louise et Albert ou le danger d’être trop exigeant (1803), et Adélaïde de Souza, dans le plus conformiste Charles et Marie (1802). La première conteste le stéréotype de l’amant censeur, incarnation d’une raison infaillible, et bouscule la logique de genre présidant aux conventions narratives. La seconde adopte le point de vue masculin pour décrire, dans Marie, un idéal féminin de soumission, qui incarne le nouveau modèle du conjugalisme, dans lequel « les conflits sont supposés solubles grâce à l’autorité de l’un et à la soumission volontaire de l’autre » (ouvr. cit., p. 37).
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04351618 , version 1 (18-12-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04351618 , version 1

Citer

Laurence Vanoflen. Normes de genre et mariage dans le roman : de Burney à Souza. Dix-Huitième Siècle, 2023, 55, pp.285-301. ⟨hal-04351618⟩
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