L'Architecte à la plume
Abstract
Un architecte ça dessine, ça conçoit des édifices et les construit, pourquoi diable écrirait-il ? Voilà l'interrogation qui est à l'origine de cet ouvrage. Certes, l'architecture conserve en elle bien des formes de résistance car elle se dérobe ou plutôt se réfugie dans un silence bien énigmatique. Ses formes, austères ou lyriques, peuvent séduire, pour autant l'oeuvre n'en appelle ni aux grands mythes, ni aux légendes ou épopées universelles, voilà pourquoi elle reste mystérieuse.
Quelle est l'étendue du silence de l'architecture ? Au fond, l'architecture classique avec ses ordres ne proposait-elle pas un discours savant doublé d'un langage accessible à tous ? L'architecture moderne serait-elle devenue à ce point énigmatique ? Mais voilà, l'écriture donne à lire si ce n'est à comprendre. Ce qui est certain, c'est que le discours de l'architecte prend une place décisive face à tous ceux qui viendront questionner le bâtiment ou la ville. Il est une première invitation à les habiter.
Pour mieux comprendre cet exercice, architectes, écrivains et spécialistes de littérature ont échangé et analysé la production littéraire des architectes. Quelle est la place de l'écriture dans la pensée architecturale, à quel moment de leurs carrières elle arrive, quel est son impact ? Mais aussi : Que fait l'architecture à l'écriture, aux textes et aux images ? Plus qu'une analyse du contenu, il s'agit ici d'une analyse de l'écriture et de son rôle dans la production architecturale de leurs auteurs. Il en ressort l'existence de sept registres de récits :
- la tentation romanesque - l'autobiographie, voire l'autofiction - le récit d'anticipation - le manifeste - le roman graphique - le journal de la création - l'essai.
Sont ainsi convoqués :
Archigram, Peter Eisenman, Frantz Jourdain, Louis Kahn, Rem Koolhaas, Le Corbusier, Greg Lynn, Eric Owen Moss, Dimitris Pikionis, Fernand Pouillon, Pierre Riboulet, Aldo Rossi, Superstudio, Oswald Ungers, Robert Venturi et Denise Scott Brown, Frank Lloyd Wright.