« My mother’s house ». From viri-local to female-centric domestic cycles among Wolof
« La maison de ma mère ». De la patri-virilocalité au cycle domestique féminin chez les Wolof
Abstract
Kayar is a small town of Lebu and Wolof fishermen north of Dakar, Senegal. Residential patterns there seem to defy classical residential rules for married women. Setting aside the conventional typologies, this article approaches marital residence through feminine relational and spatial logics. These logics operate both for the internal organisation of the households (where groups of daughters-in-law take turns cooking for their mother and sisters-in-law), and for women’s daily external movements (between their mother in law’s home and their mother’s home). Such considerations enable us to understand the progressive residential independence of married women. This paper proposes that we reconceptualize the domestic cycle of women in Wolof society, considering the domestic group dynamically and linking female relatives: the spouse, her mother and mother-in-law, the njëkke (“female husband”) as well as actual or classificatory co-wives. Each woman is defined by her daily or ceremonial acts in a space of women.
À Kayar, petite ville de pêcheurs lebu et wolof au nord de Dakar, les arrangements résidentiels multiples semblent échapper à toute règle de résidence. Loin de l’approche typologique, nous proposons de les comprendre à partir de logiques relationnelles et spatiales féminines. Celles-ci sont à l’œuvre à la fois au niveau de l’organisation interne des maisons, où des groupes de brus cuisinent à tour de rôle pour leur belle-mère et leurs belles-sœurs, qu’au niveau des circulations quotidiennes des femmes entre la maison de leur belle-mère et la maison de leur mère. Elles permettent aussi de comprendre l’autonomisation résidentielle progressive des femmes mariées. Cet article amène à concevoir un « cycle féminin wolof » qui pense le groupe domestique de façon dynamique et met en lien des parents féminins : l’épouse, sa mère et sa belle-mère, auxquelles se joignent la njëkke (conjointe ou « mari féminin »), ainsi que ses éventuelles co-épouses réelles ou classificatoires. Chaque femme y est définie par ses actions (cérémonielles ou quotidiennes) dans un espace de sociabilisation féminin.