On sort donc les tripes petit à petit
Abstract
In the small Japanese town of Tōwa, Fukushima Prefecture, around fifty kilometres from the eponymous nuclear power plant, the residents remained after a catastrophe substantially changed the composition of their environment in March 2011. A magnitude-9 earthquake off the coast of Tōhoku triggered a tsunami that left over 18,000 dead or missing and caused a level-7 nuclear accident. The radioactive smoke that escaped from the damaged reactors spread up to 100 kilometres, creating random pockets of contamination on the territory. Though riddled with these “leopard spots”, the Tōwa valley was not considered to be contaminated enough for the population to be evacuated. Written by two authors based on their joint investigation, this text attempts to reconstruct scraps of life experiences diffracted in that unstable territory.
Dans la petite ville de Tôwa, préfecture de Fukushima, au Japon, à une cinquantaine de kilomètres de la centrale nucléaire éponyme, les habitants sont restés vivre après qu’une catastrophe, en mars 2011, a modifié substantiellement la composition de leur environnement. Un tremblement de terre de magnitude 9 au large des côtes du Tôhoku a déclenché un tsunami qui a causé plus de 18 000 morts et disparus et engendré un accident nucléaire de niveau 7. Le panache radioactif échappé des réacteurs endommagés s’est étendu jusqu’à plus de 100 km, créant des poches de contamination aléatoires sur le territoire. Criblée de ces « taches de léopard », la vallée de Tôwa n’a pas été jugée suffisamment contaminée, toutefois, pour qu’une évacuation de la population ait été envisagée. Composé à deux voix, sur la base d’une enquête partagée, ce récit tente de restituer les bribes d’expériences de vie diffractées dans ce territoire incertain.